John m'envoie de Grèce des informations sur le musée exceptionnel qui est en cours de finition à Athènes après bien des déboires. Il s'agit du nouveau musée de l'
Acropole, destiné à présenter au grand public les immenses richesses archéologiques trouvées aux abords du
Parthénon, dont les fouilles sont encore très loin d'être terminées et la restauration en cours du site encore moins.
Ce musée en a vu des vertes et des pas mûres : accusé de massacrer la vue, de mettre à mal les œuvres - puisqu'il faut bien les y transférer, de porter atteinte au patrimoine encore enfoui au pied de l'Acropole où il se trouve, enjeu de multiples batailles juridiques autant que politiciennes, de sonores polémiques comme les grecs savent en provoquer, son ouverture est enfin annoncée pour le premier semestre 2008... Si tout va bien.
Le bâtiment, confié au prolifique architecte franco-suisse
Bernard Tschumi, est maintenant terminé. Le transfert des œuvres, restaurées au passage, venues de l'ancien musée ou des immenses réserves archéologiques de la Grèce, est en cours. La vidéo présentée plus bas, trouvée sur le site du
National Geographic, le montre.
Je trouve le résultat final exceptionnel : l'architecte a su insérer cet immense bâtiment dans un environnement chaotique, où l'histoire s'entasse depuis trente siècles. Certains vestiges trouvés à la construction ont d'ailleurs été purement et simplement intégrés au bâtiment.
L'étage supérieur tout en transparence, posé sur son plateau comme le Parthénon sur l'Acropole, propose une vue directe et imprenable sur l'ensemble du site qui le surplombe. L'ensemble évoque à chaque occasion l'architecture antique mais sans jamais tomber dans le pastiche : le bâtiment est bien de la modernité la plus extrême.
Cette réalisation est l'occasion pour les Grecs de réévoquer à juste titre la revendication déjà ancienne de voir retourner au pays les fragments du Parthénon emportés par les Anglais et les Français au XIX° siècle. C'est le
British Museum qui possède le plus grand nombre de fragments de la
frise des
Panathénées, puisqu'il en présente une
salle complète.
Mais pourquoi le Louvre ne donne-t-il pas l'exemple ? Les salles des antiquités grecques comporte un fragment très important de la même frise.
En tout cas, nous voici en présence d'une très très sérieuse raison de reprogrammer une visite à Athènes.