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jeudi 23 avril 2009

Buzz asiatique

Figure de Guan Yin, Jiuhuashan, Chine, Province de Anhui

Guan Yin est une figure prépondérante du panthéon bouddhique représentée dans son avatar chinois par une femme aux bras multiples, comme on l'avait présenté sur le blog suite à la visite du Musée Guimet, mais dans une version coréenne. Le Guan Yin, ou Avalokitesvara en sanskrit, est la figure d'une des deux qualités majeures du Bouddha : la compassion - l'autre étant l'Amour.

Le clip ci-dessous, qui fait un buzz, comme on dit, sur l'internet anglophone est d'origine chinoise et reprend cette figure dans une composition ahurissante que je vous laisse apprécier.

On notera qu'un extrait de ce spectacle fut présenté à la cérémonie de cloture des jeux paralympiques en 2004 à Athènes pour annoncer les jeux de 2008 à Pékin. Dans l'indifférence générale.

Cette performance n'a pas été présentée là par hasard : les 21 danseuses forment un groupe animé par l'association des artistes handicapés de Chine. Elles sont en effet toutes sourdes, et ne peuvent même pas entendre la musique sur laquelle elles se produisent.

Le chorégraphe résume l'esprit de la performance en ces quelques mots, qui traduisent sa forte inspiration religieuse bouddhique :

Aussi longtemps que tu es aimable et que tu as de l'amour dans le coeur
Un millier de mains te viendront en aide
Aussi longtemps que tu es aimable et que tu as de l'amour dans le coeur
Tu tendras un millier de mains pour aider les autres



dimanche 19 avril 2009

Un image inversée du pouvoir

Image tirée de l'actualité de ce mois d'avril : le samedi 4, pendant que les grands de ce monde conversaient à Strasbourg au sommet de l'OTAN, que faisaient leur épouses ?

Voici la réponse en image...


... elles visitaient donc la cathédrale en compagnie des ambassadeurs du Tout Puissant sur terre.

Cherchez l'erreur : le monsieur à cravate en quatrième position à partir de la gauche est Monsieur Joachim Sauer, universitaire allemand de renom et grand chimiste de son état. Mais que fait donc Monsieur Sauer sur cette photo ?

Et oui, il est aussi accessoirement le deuxième époux d'Angela Kasner, qui épousa en premières noces Monsieur Ulrich Merkel dont elle garda le nom de famille après son divorce.

Ce qui n'empêcha pas notre Président - heureusement absent de la photo, compte tenu de la taille des sujets photographiés - d'appeler Joachim Sauer "Monsieur Merkel" lors d'une manifestation tout ce qu'il y a de plus officiel :


Passons, il n'est plus à une gaffe près, qui dénote quand même une méconnaissance grave de ses interlocuteurs - mais au moins il pourrait les réserver aux Français sans en incommoder les Allemands, qui n'ont rien fait pour cela, eux.

Nous voici en tout cas en présence d'une espèce d'image inversée du pouvoir, certes impossible il y a un siècle, mais les progrès de la parité paraissent si lents, quand on sait que la première femme premier ministre de l'ère contemporaine est arrivée au pouvoir le 20 juillet 1960.

Revenons au 4 avril à Strasbourg. Et que faisaient les journalistes ? Dans l'impossibilité d'entrer dans le périmètre sacré des excellences, ils prenaient quelques clichés dans les rues avoisinantes... Une autre image inversée du pouvoir, en somme.


Et sinon, quelques autres aperçus de l'actualité de la semaine suivante, respectivement de Thaïlande, Moldavie, Grande-Bretagne et Madagascar (toutes photos AFP) ...


Une semaine ordinaire dans le monde, somme toute...

vendredi 17 avril 2009

Pêcheur de perles musicales (16) : la 3° Leçon de Ténèbres


Le grand François Couperin, musicien de Louis XV, reste plutôt méconnu. Il s'est illustré en son temps surtout comme grand maître du clavecin, mais sa musique vocale vaut plus qu'un détour, et notamment ses leçons de ténèbres, composées en 1714.

Les leçons de ténèbres, curieuse et belle appellation, désignaient une liturgie spéciale, aujourd'hui disparue je crois, qui était celle des offices religieux catholiques qui se déroulait les trois derniers jours de la semaine sainte, d'abord la nuit, puis le soir, et au cours duquel on éteignait une à une toutes les lumières de l'église pour figurer l'annonce de la disparition du Christ et le retour de l'humanité à l'obscurité. Le texte biblique utilisé en support est celui des Lamentations de Jérémie, qui raconte la chute de Jérusalem livrée aux oppresseurs du peuple juif.

Manum suam misit hostis
ad omnia desiderabilia ejus,
quia vidit gentes ingressas sanctuarium suum, de quibus præceperas ne intrarent in ecclesiam tuam

L’oppresseur a étendu la main
sur tout ce qu’elle avait de précieux ;
elle a vu pénétrer dans son sanctuaire les nations
auxquelles tu avais défendu d’entrer dans ton assemblée.

La troisième leçon est spécialement belle, dépouillée, aérienne. En voici deux extraits, comme à l'habitude dans des versions chantées par des hommes et par des femmes. En extrait audio, on trouvera les hommes : la version incontournable d'Alfred Deller et de Philip Todd, puis celle de René Jacobs et Vincent Darras.

En version vidéo, on trouvera les femmes : la version des Arts Florissants chantée par les sopranos Patricia Petibon et Sophie Daneman, puis une curieuse version concert tournée en amateur en 2007 en l'Eglise Saint Nicolas d'Amsterdam, dont la prise de son restitue bien l'ambiance ecclésiale du morceau, évidemment écrit pour que les sons se réverbèrent sous les hautes voutes des églises, quelques bruits parasites de papier froissé en prime ! Les chanteuses sont Tanja Obalski et Lauren Armishaw.

Puis, pour finir, un bel extrait du film d'Alain Corneau Tous les matins du monde (1991), qui utilise le même morceau, dans une interprétation parfaite du grand Jordi Savall avec Montserrat Figueras et Maria Christina Kiehr





Leçons de ténèbres 3