Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


vendredi 8 mai 2009

Running the numbers par Chris Jordan : art éthique

Représentation de 106 000 cannettes alu,
l'équivalent de la consommation
aux Etats Unis toutes les 30 secondes

Chris Jordan fait partie de ces citoyens des États Unis qui déploient un talent exceptionnel pour dénoncer les excès du mode de vie US. C'est qu'il en faut, de l'énergie, pour passer la rampe des médias américains et tenter de remuer ce qu'il reste de lucidité dans une population majoritairement précarisée, traumatisée, manipulée par les puissances financières et harcelée par les marchands de soupe de tout poil.

Voici quelques extraits de son travail intitulé Running the numbers, que l'on pourra consulter plus complètement sur le site de l'artiste, et dont le propos est de figurer le mode de consommation américain pour en souligner les abberrations. Prenons en notre part d'Européens gâtés quand même au passage.

Un clic sur chaque photo agrandit l'image.

Représentation de 29 596 revolvers,
l'équivalent du nombre de morts par arme à feu
en 2004 aux Etats Unis


32 000 poupées Barbie,
nombre d'opérations de chirurgie esthétique des seins
pratiquées aux Etats Unis par mois en 2006



Tableau représentant 1 million de gobelets en plastique,
nombre utilisé toutes les six heures
par les compagnies aériennes américaines


samedi 2 mai 2009

Malaise dans la civilisation : l'exposition "Our Body"


Cette couverture de l'Officiel des Spectacles, redoublée par l'intense campagne d'affichage faite à Paris en février dernier, m'a fait frémir, sachant que l'exposition en question mettait en scène macabre de vrais cadavres humains en affirmant bien haut un alibi scientifico-éducatif.

Mais l'éducation a-t-elle besoin de cadavres humains pour se faire ? Et pourquoi tous les lieux d'exposition à vocation scientifique ont-ils refusé d'accueillir l'exposition ? Qu'est-ce que cette exposition apprend donc qu'on ne pourrait voir sur des modèles anatomiques que l'on sait depuis longtemps parfaitement reproduire ?

Cette exposition crée le malaise à n'en pas douter : malaise moral, malaise anthropologique... Qu'elle soit initiée par la Chine laisse à penser : et s'il s'agissait d'envoyer un signal à l'occident ? Voyez, la vie humaine n'est pas si précieuse, pour qu'on puisse ainsi exhiber la mort de l'être humain.

L'insistance des organisateurs sur le fait qu'il s'agit de vrais corps est d'ailleurs fort suspecte de tendre à éveiller une curiosité malsaine qui coute d'ailleurs assez cher : 15,50 €, qui dit mieux !

Et, pour finir, accepterions nous que le corps de nos parents, nos grand-parents, nos proches, soient ainsi exhibés ? Et pourquoi exposer des êtres chinois mais néanmoins humains serait-il moins problématique ? N'y-aurait-il pas un peu de racisme à le penser ?

A défaut d'avoir pu justifier la provenance des corps, les organisateurs ont du fermer l'exposition. Tant mieux.

jeudi 30 avril 2009

Encore un nouveau Parot !


Le blog avait présenté Jean-François Parot il y a un an à peu près. Par surprise, une nouvelle livraison est déjà là avec Le noyé du grand canal. Les amateurs de la série, dont je suis un fan maintenant, apprécieront : encore mieux que dans les précédents à mon avis, on trouve reconstituée l'atmosphère, les us et coutumes - en prime, encore quelques belles recettes de cuisine - de la fin de la monarchie entre Paris et Versailles. Nous sommes cette fois une vingtaine d'années avant la Révolution.

L'intrigue est cette fois aussi un peu plus élaborée que pour le Cadavre anglais, au risque de paraitre décousue, tant les épisodes du début - une bataille navale au large de Brest contre les Anglais vue de l'intérieur, rien que ça ! - semblent former digression.

Mais ne boudons pas notre plaisir : bien écrit, le récit s'efface devant sa matière, dense, historiquement impeccable, riches en personnages intéressants dont les cheminements de pensée et les relations donnent une bonne mesure à la fois de la proximité et de la distance qui nous en séparent. Un bon et beau voyage (en malle-poste évidemment) sur les routes de l'ancien régime.