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jeudi 25 octobre 2007

Zervos ou le cadeau démesuré



Le musée Zervos a été inauguré cette année à Vezelay, 37 ans après la mort de Christian Zervos et de sa femme, qui avaient fait de Vezelay jusqu'à leur mort le rendez-vous de tous les grands artistes du temps qu'ils fréquentaient à Paris : Picasso, Léger, Le Corbusier, Eluard , Char... et on en passe.

Entreprise difficile pour une petite commune de faire face à ce leg démesuré qu'elle a mis tout ce temps à digérer.



Il en résulte ce petit musée tout neuf, logé dans la maison de Romain Rolland complètement rénovée - un modèle de rénovation pour une maison très sage quand on l'aborde de la rue Saint Etienne mais finalement tarabiscotée comme partout à Vezelay, où il faut jongler avec des dénivelés incroyables.


Pas possible d'y photographier à l'intérieur et trop peu de reproductions disponibles, alors il faut se contenter de quelques bricoles glanées sur internet pour conserver quelque chose des œuvres présentées, toutes de signature prestigieuse.

On retiendra du lieu le rôle fondamental de l'éditeur Zervos et de sa revue "Cahiers d'Art" dans la mémoire artistique d'une époque où personne ne s'intéressait vraiment à ceux qui aujourd'hui sont regardés comme les plus grands : Matisse, Picasso, Calder, Ernst, Man Ray, Kandinsky...



On retiendra également quelques étonnantes et magnifiques linogravures originales de Picasso, la belle exposition des tableaux de Lurçat - il n'a pas créé que des tapisseries. Et le grand mur peint par Fernand Léger à la demande l'architecte Badovici, ami du Corbusier, ce dernier ayant assisté lui-même à l'exécution de l'œuvre. Le Corbusier commentant Léger, on aurait aimé être là.

Habitant lui aussi Vezelay, Badovici fut obligé par l'acte de vente de sa maison à construire un grand mur fort laid au fond de sa cour pour protéger la privauté de ses voisins... quoi de mieux que de demander à Fernand Léger de le peindre ?

Grands artistes, grands architectes, certes, mais villageois quand même, assujettis aux dispositions d'urbanisme, fussent-elles enjolivées par Fernand Léger lui-même et à ce titre transportées ensuite au musée !


mardi 23 octobre 2007

Lettre à mes amis belges


Mes bien chers amis,

Vous êtes tous francophones, presqu'évidemment : je ne crois pas avoir sympathisé beaucoup avec vos concitoyens néerlandophones - même si j'en ai connus quelques uns quand même, et je ne crois pas avoir rencontré un jour un des 73 119 germanophones ayant la même nationalité que vous.

Sachez tout d'abord que je ne suis pas n'importe quel Français, si, si.

Je fais la différence entre la communauté française de Belgique et la région Wallonne. Je sais ce qui est arrivé aux Fourons et je n'ai jamais, jamais, jamais cru qu'Annie Cordy ou Magritte étaient français. Et même plus, sans avoir votre expertise constitutionnelle, je sais même ce qu'est une commune à facilités. C'est précisément une commune ou tout est moins facile que partout ailleurs. Ouf !

Sans doute mon origine et mes activités champardennaises m'ont-elles mis en contact depuis si longtemps avec les Ardennais (français, ou à moitié) et m'ont-elles prémuni contre les clichés faciles et les blagues idiotes. Pour autant, au fil du temps et des mes contacts avec les uns et les autres, j'ai développé une admiration sans borne pour votre humour, alimenté par cette immense capacité d'auto dérision que vous cachez aux Français quand vous ne les connaissez pas trop, justement pour ne pas alimenter les clichés culturels dont vous savez qu'ils sont repus.

Certainement dans les sphères internationales un temps fréquentées, vous aviez cette aptitude au compromis et cette imagination institutionnelle assez folle qui nous permettait de sortir - au moins provisoirement - des mauvais pas diplomatiques à peu près honorablement.

La francophonie et la bière nous rapprochaient ensuite le soir, pour préparer les meilleures décisions du lendemain que nous, Français, allions vendre la nuit aux Allemands puis aux méditerranéens, et vous, Belges francophones, à tous les nordiques, le "Nord" commençant au nord de Bruxelles pour tout dire.



Alors pour tout cela et tant d'autres choses, permettez moi de vous aimer, vraiment.

Vous êtes des anti-nous (nous, français) : c'est tellement sain de se rappeler grâce à vous que nous ne sommes pas propriétaires de notre langue, que le monolinguisme est une exception plus qu'une règle dans le Monde, que "La" République est bien plus une monarchie que la vôtre, que le pouvoir politique s'analyse par champ de compétence et non pas de manière absolue, que les institutions ne sont jamais intangibles etc. etc.

Il me reste cependant une petite question à l'attention des amis liégeois en particulier : étiez vous, vraiment, vraiment, vraiment, quand même et cependant, obligés de choisir ce logo pour votre Ville ?



Enfin, je vous souhaite le meilleur pour l'avenir qui est encore en train de se chercher. Vous êtes le cœur de l'Europe, il ne doit pas cesser de battre !

Bien à vous,


dimanche 21 octobre 2007

Vezelay est un bonheur

Même pour le mécréant, Vezelay est un bonheur. Et quand le soleil d'automne ruisselle, l'œil et l'esprit font le plein à ras bord. Un reportage s'imposait, enfin.