Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


mercredi 1 septembre 2010

Quierzy, capitale de la France


Qui connait Quierzy ? Personne, à part quelques spécialistes. Et pourtant, une grande partie de l'histoire de France s'est écrite là. Ou plutôt, une grande partie de l'histoire des Francs. Quierzy fut en effet une des principales résidences des souverains carolingiens et de leurs ancêtres, pendant près de trois siècles.

Evidemment, la période qui s'étend de l'an 600 jusqu'à la fin du IX° siècle n'est pas la plus connue de notre histoire : nous sommes entre Clovis et Charlemagne, période dont émergent seulement et à peine les noms de Charles Martel et de Pépin le Bref.

Une petite incursion dans cette période - à la faveur d'une lecture pour préparer la visite de ce qui reste du site de Quierzy - est fort intéressante. 

D'abord parce que nous perdons totalement nos marques modernes dans cette géographie du haut moyen âge, où l'on parle de Neustrie, Austrasie, Pannonie et tutti quanti, pays que l'on serait bien en peine de situer sur une carte.



Ensuite, parce que loin d'être obscurantiste, cette période a connu de grands développements culturels, intellectuels, artistiques, dominés par un catholicisme d'autant plus conquérant qu'il n'était pas si bien établi que cela.

Enfin, parce que nous redécouvrons au passage une forte composante politique et historique du Nord de la France : l'immense apport des Francs, véritable élite dirigeante et pensante, imposant sa loi à tous les autres.

Car les Francs et leurs souverains ne sont ni des Latins, ni des Celtes, ou, si l'on préfère, ni des Romains, ni des Gaulois : ce sont d'abord des Allemands du bord du Rhin - ou plutôt, dit sans anachronisme, des Germains, fussent-ils d'adoption, car leur berceau ancien se trouve peut-être dans l'ancienne Pannonie, quelque part où se trouve aujourd'hui la Hongrie.

Quoi ? Comment ? Ces Germains auraient dominé une bonne partie de notre histoire ? 

Voilà qui ne devait pas beaucoup plaire aux historiographes du XIX° siècle, eux qui ont écrit l'histoire officielle  que chacun de nos contemporains porte encore avec lui. 

Nourris dans la haine du voisin de l'est, ne serait-ce pas à eux que nous devrions l'immense oubli du rôle des Francs dans la constitution de la France moderne, mais qui, au final, porte maintenant leur nom ?

Bel exemple de relativisme culturel. Il faut maintenant trouver un manuel d'histoire écrit par des Français ET  par des Allemands - il en existe - pour vérifier l'hypothèse. A suivre...

samedi 28 août 2010

Pologne : le voyage continue

Le voyage en Pologne continue : cliquer ici et là pour accéder aux images de Gdansk et de Biskupin.



Grande ville hanséatique par excellence, Gdansk et son agglomération offrent tout ce qu'une ville portuaire nord-européenne importante peut offrir, le vent de la liberté en plus de celui de la Baltique. Gdansk, en plus de tout le reste, est désormais - aussi et surtout - la ville de Solidarnosc. Alors il faut choisir ses buts de visite. Outre les passages obligés comme le centre ville historique et l'entrée des chantiers navals, le grand quartier d'Oliwa,  où il a fait bon habiter ces quelques jours, fut l'objet de plusieurs visites "en voisin". D'abord pour son vaste et remarquable jardin dans l'inspiration du XVIII° siècle et sa célèbre basilique, où résonnent tous les jours à 10 h 00 les grandes orgues les plus remarquables au monde, disent les amateurs. La démonstration est littéralement époustouflante. Frissons et grande émotion garanties, quand les vibrations de l'instrument, dans tous les registres, vous emportent vers la nef étoilée. Une grandissime expérience musicale, jamais encore vécue. Au final, probablement le but esthétique ultime du voyage, à peine prémédité.


A quelques kilomètres à l'est d'Inowroclaw, Biskupin propose une rare reconstitution d'habitat lacustre du IV° siècle avant JC. On y retrouve partout le souci scientifique d'offrir au public la plus exacte, la plus pédagogique et la plus vivante des ambiances historiques, la beauté du site par dessus le marché.

Mais, enfin, osons l'écrire : si avancée que fut la civilisation lusacienne, on pourrait remarquer qu'à la même époque, Platon enseignait la philosophie dans une Athènes toute de marbre, dominée par un Parthénon flambant neuf. Mais Platon ne savait sans doute pas attraper le poisson ni travailler le bois correctement ni tresser la fibre de lin. Sic transit.

mardi 24 août 2010

Sergey Larenkov ou la collision des siècles









Fascinant travail que celui du photographe russe Sergey Larenkov. Il superpose la réalité grise des guerres du XX° siècle avec les images colorées contemporaines, évoquant la permanence des espaces au fil des temps, leur donnant du même coup une formidable épaisseur : celle de tous les événements qui les ont parcourus.

Le surgissement d'une espèce de repli de l'espace sur le temps heurtant les sens et la raison. Intéressant effet (images de Berlin et de St Petersbourg)