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jeudi 1 octobre 2020

Sur la Playlist de ces jours-ci : les Variations Goldberg, de Bach


Les Variations Goldberg font partie de ces oeuvres qui accompagnent une vie complète. Elles durent une heure, à quelques secondes de plus ou de moins selon les versions. On les trouve interprétées au piano ou au clavecin.

C'est une oeuvre tardive de Bach, au moment où ses mécènes lui laissaient un plus de temps que préparer la messe du dimanche suivant, les cantates dominicales étant son fardeau,  malheureusement pour lui, heureusement pour nous. On en a retrouvé pas moins de 230, mais c'est une autre histoire.

Goldberg est un élève de Bach, musicien de l'entourage du Comte Herman Karl von Keyserling, ambassadeur russe auprès de la Cour de  Saxe, à Dresde, un des si nombreux Etats allemands de l'époque. C'est lui qui a donné son nom à l'oeuvre, dont elle fut sans doute le premier interprète.

Les Variations Goldberg sont inséparables du sommeil : on raconte qu'elles ont servi à endormir le Comte Keyserling, son commanditaire insomniaque. Et à les écouter, on veut bien y croire. 

Oui, on a le droit de s'endormir en écouter les Variations Goldberg : toutes en douceur, en finesse et en harmonie, elles donnent l'impression que les idées et les émotions de la journée passée se rangent dans l'esprit d'elles-mêmes, à leur juste place et proportion.

C'est la récente interprétation du pianiste chinois Lang Lang,  qui ne les avait jamais enregistrées, qui nous vaut cette publication de ce jour.

En voici cinq minutes. Cette interprétation est lente et subtile, et on aime, plutôt que certaines versions qui transforment l'oeuvre en choisissant un tempo bien trop rapide, du coup très éloigné du rythme d'une berceuse et qui, hélas, fracasse la légende. Car on y croit : les Variations sont bien le somnifère le plus chic qui soit - et le plus inoffensif.

Une quarantaine de minutes de l'interprétation de 1955 du grand Glenn Gould suivent, très lente aussi.

Enfin, pour hiérarchiser les très nombreuses versions et si on veut creuser,  on peut se référer à cette page

C'est la version de Zhu Xiao-Mei, d'origine chinoise mais maintenant française, qui est la meilleure selon ce jury. Intéressant : une de ses interprétation intégrale est disponible gratuitement sur internet. Du coup, on l'a ajouté.


 

dimanche 27 septembre 2020

Les séries de septembre : No Man's Land, Our Boys, Unorthodox, Intimidation

Les séries de septembre continuent de nous transporter au cœur du chaudron Moyen-Orient. Il y a matière, et pour longtemps.

L'expérience qu'a représenté l'Etat islamique nourrit et nourrira la fiction longtemps, tant il a présenté de réalités terrifiantes et inédites : ainsi, après The State, mini-série britannique et Kalifat, série suédoise, la production française, via Arte, propose No Man's LandMême s'il faut avoir à l'esprit Le Bureau des Légendes, série à laquelle on ne peut pas ne pas penser compte tenu des thèmes concernés.

Les huit épisodes sont palpitants, soutenus par un scénario bien charpenté, par des moyens évidemment importants et par des acteurs à la hauteur.

Pertinent et principal élément de la série : endosser le point de vue kurde, et notamment celui des unités féminines (Unités de protection de la femme  - YPJ) fortement engagées - et au premier rang - contre l'Etat islamique sur le territoire syrien. 

Il faut regarder No Man's Land en n'oubliant jamais que les Etats européens ont laissé tomber assez lâchement les Kurdes en les laissant en tête en tête avec le gouvernement turc. Mais on savait depuis longtemps que les Etats sont les plus froids des monstres froids, reprenant, encore une fois, de la fameuse citation de Nietzsche de Ainsi parlait Zarathoustra.

Le récit est épais et fascinant : projeter des européens douillets dans une situation apocalyptique mais réelle et regarder leur transformation, de chaque côté de la ligne de front.


Avec Our Boys, américo-israélienne, nous replongeons directement cette fois sur les relations israélo-palestiniennes telles qu'on les avaient envisagées avec la série Fauda, mais avec une couche réaliste supplémentaire. La série reprend des événements vécus en 2014 en Israël : enlèvement et assassinat de trois jeunes Israéliens par le Hamas, suivi en représailles enlèvement et assassinat d'un jeune Palestinien, mais cette fois par des fondamentalistes juifs.

La reprise régulière des images d'actualité de l'époque apporte une crédibilité énorme au récit. Et on y retrouve cette proximité armée, toujours prête à exploser sous le détonateur des rancœurs séculaires. 

On ajoutera deux mini-séries qui valent le coup d'œil : Unorthodox et Intimidation.

Unorthodox est le récit d'une jeune femme s'émancipant de la communauté juive ultra-orthodoxe new-yorkaise. L'exposé est formidablement construit, autour des transformations physiques de la principale actrice, Shira Haas : aucune scène, aucune évocation, aucun dialogue, aucun détail, aucun décor ne parait gratuit au regard du propos suivi, ce qui est exceptionnel dans les séries, souvent trop bavardes. C'est du grand travail.

Intimidation, dont le titre anglais mieux évocateur est The Stranger, est l'adaptation d'un roman récent d'Harlan Cohen (2015) et les amateurs s'y retrouveront. Le ressort du récit est astucieux et original, alors les scénaristes de série policière semblent se fatiguer un peu en ce moment.

Attention, les acteurs sont britanniques et (donc ?) redoutables de talent.

dimanche 20 septembre 2020

Gard-Var 2020



C'est la deuxième tournée sudiste de l'année, notamment pour revoir de beaux endroits mais enrichis d'autres, et d'abord Nîmes et les Cévennes puis Collobrières et le massif des Maures, qui formaient les principaux objectifs de cette visite encore estivale.

Beaucoup d'endroits encore inconnus sont présentés : Marvejols - qui est en Lozère et non dans le Gard - mais il faut bien titrer le séjour ; le Musée du Désert, au cœur des Cévennes ; la Maison rouge - friche industrielle magnifiquement réhabilitée et dédiée aux vallées cévenoles ; le Musée des Beaux Arts de Nîmes, qui abritait une belle exposition du peintre Seyssaud - un des provençaux qui ont su capter et mettre en images l'esprit de la Provence, et, nec plus ultra, le nouveau Musée de la Romanité à Nîmes, qui était un Must du voyage. 

Pour finir, et parfaitement imprévues, les grandes fresques murales du secteur Gambetta à Nîmes ont alimenté considérablement l'appareil photo. Et cela valait la peine, surtout après toutes ces visites d'institutions culturelles, patrimoniales et très légitimes, un vent d'art underground était bienvenu, autour du Spot, tiers-lieu hybride et dynamique, comme il s'appelle lui-même.

Côté Var, Collobrières, au cœur du Massif des Maures était le pied-à-terre choisi tant cet endroit est attachant, et à ce titre déjà connu.  De là, Hyères et la villa Noailles, et Toulon et son Musée national de la Marine étaient faciles à rejoindre.

Vers les images