Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


vendredi 22 mai 2009

Cross over



Huit kilomètres de promenade pédestre hier, entre limites communales, départementales, régionales, entre cultures céréalières et vergers... Une marche sur les marches, entre deux, comme je les aime.





jeudi 21 mai 2009

Cycle Utopies réelles (4) : Niagara




Les chutes du Niagara furent depuis leur découverte par les Européens l'objet d'une multitude d'histoires, de controverses, de projets les plus fous. On retiendra notamment toutes les polémiques liées à l'accès aux chutes, longtemps privatisé et payant, puis enfin remis dans le domaine public côté USA et ultra protégé : pas même un Mac Do, les établissements commerciaux se concentrant côté canadien.


Parmi les projets, on compte notamment celui de King Camp Gillette, le même qui a inventé le rasoir à lame jetable et a légué son nom à la fameuse marque de produits de rasage : Gillette, profitant de l'immense source d'énergie que représentait les chutes, avait formé le projet d'une cité idéale complète, placée sous un dome de verre, et où règnerait, bien sûr, l'harmonie universelle. On peut en lire un peu plus en français ici notamment. Retenons aussi que les habitants de cette cité idéale travailleraient en tout et pour tout cinq ans dans leur vie. Pas mal, non ?


Enrichi par les marchés militaires de la première guerre mondiale - il fallait bien raser les poilus - Gillette fut ruiné par la crise de 1929 et ses rêves fourriéristes n'ont jamais vu le jour, même s'il avait appelé sa première boutique "La cité idéale".



Il reste à Niagara des hordes de touristes heureux d'être là - c'est la destination fétiche de tous les jeunes mariés d'Amérique du Nord - et de gigantesques usines hydroélectriques, qui n'ont hélas permis à personne de ne travailler que cinq ans sans sa vie.

Il reste de Gillette, outre son nom mondialement connu, un ranch californien de 240 hectares aménagé pour la promenade familiale et la découverte de la flore et de la faune naturelle situé non loin des hauteurs d'Hollywood, sur Mullholland Highway pour les connaisseurs, qui appartient maintenant à l'autorité qui gère les parcs naturels de Californie.



jeudi 14 mai 2009

L'appareil photo du futur


On se doute sans problème que cette photo est prise aux Etats Unis. Il s'agit de la cérémonie d'investiture du Président Obama, qui s'est tenue le 20 janvier dernier. Il faisait froid à Washington ce jour là, 0° C disent les archives météorologiques. Cette photo comporte 1 470 mégapixels, soit près de 20 fois la résolution de nos petits appareils numériques de nains.

La technique utilisée est expliquée en français ici et on trouvera d'autres photos du genre ici.

A partir de là, vive le zoom ! Voici quelques agrandissements au hasard :

L'homme du jour, même pas froid !

Bill Clinton, en retraité frileux, avec Madame

Le sortant avec une mimique inimitable, comme souvent,
Nancy Pelosi derrière lui et Joe Biden en bas à gauche


Madame, même pas froid non plus, mais quand même...

Toutes les armées aux aguets, au cas où

Et même les men in black avaient envoyé un délégué, et si Obama était extra-terrestre ?

Quelques spectateurs attentifs... Souriez, vous êtes filmés !

dimanche 10 mai 2009

balades de Mai


Les quelques épisodes de beau temps de ce mois ne laissent que peu d'opportunités de balades à pied. En voici au moins deux : 7 km parmi les blés en herbe et les colzas en pleine fleur, et puis une dizaine à Amiens entre hortillonnages et cathédrale. Un vrai bonheur que cette ville, qui a su préserver à un jet de pierre de son centre ville ce beau grand marais, bien domestiqué évidemment, mais regorgeant de vie animale et végétale. Les autres photos sont ici.

vendredi 8 mai 2009

Running the numbers par Chris Jordan : art éthique

Représentation de 106 000 cannettes alu,
l'équivalent de la consommation
aux Etats Unis toutes les 30 secondes

Chris Jordan fait partie de ces citoyens des États Unis qui déploient un talent exceptionnel pour dénoncer les excès du mode de vie US. C'est qu'il en faut, de l'énergie, pour passer la rampe des médias américains et tenter de remuer ce qu'il reste de lucidité dans une population majoritairement précarisée, traumatisée, manipulée par les puissances financières et harcelée par les marchands de soupe de tout poil.

Voici quelques extraits de son travail intitulé Running the numbers, que l'on pourra consulter plus complètement sur le site de l'artiste, et dont le propos est de figurer le mode de consommation américain pour en souligner les abberrations. Prenons en notre part d'Européens gâtés quand même au passage.

Un clic sur chaque photo agrandit l'image.

Représentation de 29 596 revolvers,
l'équivalent du nombre de morts par arme à feu
en 2004 aux Etats Unis


32 000 poupées Barbie,
nombre d'opérations de chirurgie esthétique des seins
pratiquées aux Etats Unis par mois en 2006



Tableau représentant 1 million de gobelets en plastique,
nombre utilisé toutes les six heures
par les compagnies aériennes américaines


samedi 2 mai 2009

Malaise dans la civilisation : l'exposition "Our Body"


Cette couverture de l'Officiel des Spectacles, redoublée par l'intense campagne d'affichage faite à Paris en février dernier, m'a fait frémir, sachant que l'exposition en question mettait en scène macabre de vrais cadavres humains en affirmant bien haut un alibi scientifico-éducatif.

Mais l'éducation a-t-elle besoin de cadavres humains pour se faire ? Et pourquoi tous les lieux d'exposition à vocation scientifique ont-ils refusé d'accueillir l'exposition ? Qu'est-ce que cette exposition apprend donc qu'on ne pourrait voir sur des modèles anatomiques que l'on sait depuis longtemps parfaitement reproduire ?

Cette exposition crée le malaise à n'en pas douter : malaise moral, malaise anthropologique... Qu'elle soit initiée par la Chine laisse à penser : et s'il s'agissait d'envoyer un signal à l'occident ? Voyez, la vie humaine n'est pas si précieuse, pour qu'on puisse ainsi exhiber la mort de l'être humain.

L'insistance des organisateurs sur le fait qu'il s'agit de vrais corps est d'ailleurs fort suspecte de tendre à éveiller une curiosité malsaine qui coute d'ailleurs assez cher : 15,50 €, qui dit mieux !

Et, pour finir, accepterions nous que le corps de nos parents, nos grand-parents, nos proches, soient ainsi exhibés ? Et pourquoi exposer des êtres chinois mais néanmoins humains serait-il moins problématique ? N'y-aurait-il pas un peu de racisme à le penser ?

A défaut d'avoir pu justifier la provenance des corps, les organisateurs ont du fermer l'exposition. Tant mieux.

jeudi 30 avril 2009

Encore un nouveau Parot !


Le blog avait présenté Jean-François Parot il y a un an à peu près. Par surprise, une nouvelle livraison est déjà là avec Le noyé du grand canal. Les amateurs de la série, dont je suis un fan maintenant, apprécieront : encore mieux que dans les précédents à mon avis, on trouve reconstituée l'atmosphère, les us et coutumes - en prime, encore quelques belles recettes de cuisine - de la fin de la monarchie entre Paris et Versailles. Nous sommes cette fois une vingtaine d'années avant la Révolution.

L'intrigue est cette fois aussi un peu plus élaborée que pour le Cadavre anglais, au risque de paraitre décousue, tant les épisodes du début - une bataille navale au large de Brest contre les Anglais vue de l'intérieur, rien que ça ! - semblent former digression.

Mais ne boudons pas notre plaisir : bien écrit, le récit s'efface devant sa matière, dense, historiquement impeccable, riches en personnages intéressants dont les cheminements de pensée et les relations donnent une bonne mesure à la fois de la proximité et de la distance qui nous en séparent. Un bon et beau voyage (en malle-poste évidemment) sur les routes de l'ancien régime.

jeudi 23 avril 2009

Buzz asiatique

Figure de Guan Yin, Jiuhuashan, Chine, Province de Anhui

Guan Yin est une figure prépondérante du panthéon bouddhique représentée dans son avatar chinois par une femme aux bras multiples, comme on l'avait présenté sur le blog suite à la visite du Musée Guimet, mais dans une version coréenne. Le Guan Yin, ou Avalokitesvara en sanskrit, est la figure d'une des deux qualités majeures du Bouddha : la compassion - l'autre étant l'Amour.

Le clip ci-dessous, qui fait un buzz, comme on dit, sur l'internet anglophone est d'origine chinoise et reprend cette figure dans une composition ahurissante que je vous laisse apprécier.

On notera qu'un extrait de ce spectacle fut présenté à la cérémonie de cloture des jeux paralympiques en 2004 à Athènes pour annoncer les jeux de 2008 à Pékin. Dans l'indifférence générale.

Cette performance n'a pas été présentée là par hasard : les 21 danseuses forment un groupe animé par l'association des artistes handicapés de Chine. Elles sont en effet toutes sourdes, et ne peuvent même pas entendre la musique sur laquelle elles se produisent.

Le chorégraphe résume l'esprit de la performance en ces quelques mots, qui traduisent sa forte inspiration religieuse bouddhique :

Aussi longtemps que tu es aimable et que tu as de l'amour dans le coeur
Un millier de mains te viendront en aide
Aussi longtemps que tu es aimable et que tu as de l'amour dans le coeur
Tu tendras un millier de mains pour aider les autres



dimanche 19 avril 2009

Un image inversée du pouvoir

Image tirée de l'actualité de ce mois d'avril : le samedi 4, pendant que les grands de ce monde conversaient à Strasbourg au sommet de l'OTAN, que faisaient leur épouses ?

Voici la réponse en image...


... elles visitaient donc la cathédrale en compagnie des ambassadeurs du Tout Puissant sur terre.

Cherchez l'erreur : le monsieur à cravate en quatrième position à partir de la gauche est Monsieur Joachim Sauer, universitaire allemand de renom et grand chimiste de son état. Mais que fait donc Monsieur Sauer sur cette photo ?

Et oui, il est aussi accessoirement le deuxième époux d'Angela Kasner, qui épousa en premières noces Monsieur Ulrich Merkel dont elle garda le nom de famille après son divorce.

Ce qui n'empêcha pas notre Président - heureusement absent de la photo, compte tenu de la taille des sujets photographiés - d'appeler Joachim Sauer "Monsieur Merkel" lors d'une manifestation tout ce qu'il y a de plus officiel :


Passons, il n'est plus à une gaffe près, qui dénote quand même une méconnaissance grave de ses interlocuteurs - mais au moins il pourrait les réserver aux Français sans en incommoder les Allemands, qui n'ont rien fait pour cela, eux.

Nous voici en tout cas en présence d'une espèce d'image inversée du pouvoir, certes impossible il y a un siècle, mais les progrès de la parité paraissent si lents, quand on sait que la première femme premier ministre de l'ère contemporaine est arrivée au pouvoir le 20 juillet 1960.

Revenons au 4 avril à Strasbourg. Et que faisaient les journalistes ? Dans l'impossibilité d'entrer dans le périmètre sacré des excellences, ils prenaient quelques clichés dans les rues avoisinantes... Une autre image inversée du pouvoir, en somme.


Et sinon, quelques autres aperçus de l'actualité de la semaine suivante, respectivement de Thaïlande, Moldavie, Grande-Bretagne et Madagascar (toutes photos AFP) ...


Une semaine ordinaire dans le monde, somme toute...

vendredi 17 avril 2009

Pêcheur de perles musicales (16) : la 3° Leçon de Ténèbres


Le grand François Couperin, musicien de Louis XV, reste plutôt méconnu. Il s'est illustré en son temps surtout comme grand maître du clavecin, mais sa musique vocale vaut plus qu'un détour, et notamment ses leçons de ténèbres, composées en 1714.

Les leçons de ténèbres, curieuse et belle appellation, désignaient une liturgie spéciale, aujourd'hui disparue je crois, qui était celle des offices religieux catholiques qui se déroulait les trois derniers jours de la semaine sainte, d'abord la nuit, puis le soir, et au cours duquel on éteignait une à une toutes les lumières de l'église pour figurer l'annonce de la disparition du Christ et le retour de l'humanité à l'obscurité. Le texte biblique utilisé en support est celui des Lamentations de Jérémie, qui raconte la chute de Jérusalem livrée aux oppresseurs du peuple juif.

Manum suam misit hostis
ad omnia desiderabilia ejus,
quia vidit gentes ingressas sanctuarium suum, de quibus præceperas ne intrarent in ecclesiam tuam

L’oppresseur a étendu la main
sur tout ce qu’elle avait de précieux ;
elle a vu pénétrer dans son sanctuaire les nations
auxquelles tu avais défendu d’entrer dans ton assemblée.

La troisième leçon est spécialement belle, dépouillée, aérienne. En voici deux extraits, comme à l'habitude dans des versions chantées par des hommes et par des femmes. En extrait audio, on trouvera les hommes : la version incontournable d'Alfred Deller et de Philip Todd, puis celle de René Jacobs et Vincent Darras.

En version vidéo, on trouvera les femmes : la version des Arts Florissants chantée par les sopranos Patricia Petibon et Sophie Daneman, puis une curieuse version concert tournée en amateur en 2007 en l'Eglise Saint Nicolas d'Amsterdam, dont la prise de son restitue bien l'ambiance ecclésiale du morceau, évidemment écrit pour que les sons se réverbèrent sous les hautes voutes des églises, quelques bruits parasites de papier froissé en prime ! Les chanteuses sont Tanja Obalski et Lauren Armishaw.

Puis, pour finir, un bel extrait du film d'Alain Corneau Tous les matins du monde (1991), qui utilise le même morceau, dans une interprétation parfaite du grand Jordi Savall avec Montserrat Figueras et Maria Christina Kiehr





Leçons de ténèbres 3






lundi 13 avril 2009

La Hulotte et consorts : petite revue de presse des publications nature.


La Hulotte reste le dernier magazine périodique auquel je suis abonné. Et le seul que je sois capable encore de lire de bout en bout. Son rythme de parution - tous les six mois seulement - a vite fait de vous ramener brutalement au temps qui passe. Le dernier message du blog sur le sujet, il y a 16 mois, se trouve ici.

La dernière livraison vient d'arriver, déjà lue, et je m'aperçois que je n'avais pas fait état ici de la précédente. Deux numéros qui, comme à l'habitude, pétillent de clins d'oeil et d'humour malicieux tout en s'appuyant sur des données scientifiquement impeccables. Voilà qui est fait :


Et pour les amateurs, je viens de découvrir un équivalent suisse, la Salamandre. De même, je fus un temps abonné à la Garance voyageuse, entièrement consacrée aux végétaux cette fois : deux autres publications très sérieuses tout en se prenant pas au sérieux, et qui n'ont pas attendu la vague écolo pour mobiliser autour de la nature et de l'environnement.

Et puis tant que nous sommes dans les plantes, signalons aussi l'existence de Kokopelli, excellente association dont l'objet est de diffuser semences et graines, de préférence introuvables ailleurs. En voici la liste.

Télécharger un numéro découverte en cliquant sur l'image


Télécharger un numéro découverte en cliquant sur l'image


jeudi 9 avril 2009

Vie du blog : cap 10 000 franchi !


Il y a des choses qui émerveillent toujours : qu'un avion puisse voler, par exemple, surtout quand il s'agit de très gros jets hauts comme des immeubles de 10 étages. Ou encore, qu'un blog tout personnel, sans prétention et comme niché dans un recoin du Web, puisse recevoir 10 000 visites en 18 mois d'existence. Voilà pourtant qui est fait, hier exactement.

10 019 visites plus précisément, venant de 97 pays : petite planète, que celle que nous présente internet. Les zones d'ombres du Web apparaissent parfaitement : pas une seule visite venant de nombreux pays africains, rien d'étonnant, de même pour les républiques d'Asie centrale, véritable fracture numérique entre Europe et Asie. Sur le continent américain, en revanche seule la Bolivie fait exception.



Une écrasante majorité de visites viennent de France, rien d'étonnant non plus. Loin derrière, les USA, le Canada et les pays proches. Mais le Brésil, l'Argentine et les trois pays du Maghreb (francophonie oblige) ne sont pas très éloignés dans le tableau. Coucou, au passage, aux amis dont on peut tracer les visites et les rediffusions de messages en consultant le tableau.



Quant aux contenus visités, hors la page d'accueil (évidemment la plus consultée pour un blog au jour le jour) les cycles musicaux prennent les quatre premières places, et notamment les messages sur l'air des pêcheurs de perles de Bizet, dont on avait déjà remarqué le succès, ainsi que ceux proposés sur les musiques du sud. Caillebotte fait ensuite un tabac... mais aussi, curieusement, le message sur l'étrange maison d'acier texane intitulé Quel est le poids d'une maison ? Apparemment, beaucoup d'internautes sont à la recherche d'une réponse à cette question : je crains que leur arrivée sur ce blog ne leur soit d'aucun secours sur ce point.



Merci à tous de ces visites, même si beaucoup d'entre elles sont fortuites et sans lendemain. Encore une fois, la raison nous commande d'apprécier à sa juste valeur ce petit exercice culturel planétaire qu'est l'acte de tenir un blog, exercice totalement impossible et même inconcevable il y a à peine plus de 10 années.

J'ai expérimenté pour ma part ma première connexion internet en 1996, et j'étais à l'époque, je crois, le seul de la (petite) ville où j'habitais alors. Et je me le demande souvent : mais comment faisait-on avant internet ? Pour chercher des informations et des documents, de la recette de cuisine au code général de ceci ou de cela. Pour regarder à quoi ressemble le style de tel ou tel peintre. Pour chercher un numéro de téléphone hors de son département (ah ! l'annuaire téléphonique ! ah ! le minitel) Pour préparer la visite du château ou du musée lointain. Pour réserver son train, son hôtel.

Décidément, malgré une certaine mode, je n'arrive pas à dénigrer ce formidable instrument qui n'est ni plus ni moins dangereux en soi que l'invention de l'imprimerie : on trouve le meilleur et le pire sur l'internet comme sur le papier. Mais évidemment la facilité d'utilisation et la rapidité d'accès fait une différence de degré qui peut rendre prudent. Pour autant, nous ne vivrons plus jamais comme avant, depuis l'apparition de cet outil... puisse-t-il seulement être accessible, vraiment, à tous.

En route pour les 20 000 !