Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
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dimanche 6 juin 2021

Sur la Playlist de juin : Zipoli et Hanacpachap cussicuinin

Le blog a déjà fait état de la musique baroque des Andes, produite par les jésuites dans les colonies guaranis comme par un repli étonnant de l'espace et du temps.

C'est ainsi qu'on trouve des formations musicales baroques en Bolivie, au Paraguay et en Argentine, perpétuant cette histoire jusqu'à nos jours.

Et les musiques jésuites missionnaires ne finissent pas d'étonner par leurs couleurs, leurs sonorités, leur singularité : il se passe rarement une saison sans avoir écouté ou réécouté les productions existantes, et il reste encore beaucoup à explorer en la matière.

On peut se mettre dans l'oreille un extrait de la Messe San Ignacio de Domenico Zipoli avec la première vidéo. Ce jésuite toscan, né en 1688, est mort de tuberculose à 37 ans près de Cordoba, dans l'actuelle Argentine, par les hasards de sa mission.

Certains de ses manuscrits ont été retrouvés à Chiquitos en Bolivie actuelle en 1957. 

Il est assez stupéfiant que la musique de ce jeune homme ait pu être diffusée si largement au cœur de l'Amérique de sud, bien après sa disparition.

La deuxième vidéo live et brute perpétue le souvenir de la musique baroque du XVIII° siècle en Amérique du Sud, avec ce commentaire de l'éditeur de la vidéo :

L'Ensemble Moxos est issu de l'école de musique du village de San Ignacio de Moxos, une ancienne mission jésuite de l'Amazonie bolivienne qui a gardé jusqu'à aujourd'hui la tradition culturelle et religieuse léguée par les jésuites depuis sa fondation en 1689. Les flûtes de Pan géantes typiques de la région sont appelées bajones en espagnol.

Après leur expulsion en 1767, les jésuites sont revenus à San Ignacio de Moxos en 1984, l'ancienne église missionnaire a été restaurée et un Musée Archéologique et Religieux conservant plus de 5 000 partitions d'époque a été construit 

La grande fête annuelle du village, la Ichapekene Piesta, a été inscrite sur la liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité en 2012.

L'Ensemble Moxos a été créé en 2005. 

Direction musicale: Raquel Maldonado Villafuerte

Concert donné à l'UNESCO Paris le 23 octobre 2013 et retransmis en direct sur Bolivia TV.

Enfin, la troisième video reprend le morceau Hanacpachap cussicuinin, issu du rituel catholique péruvien du XVII° siècle. Il constitue la première polyphonie publiée en langue quechua, date attestée de 1631... 

Quel mix musical, à peine sorti de la Renaissance européenne et mâtiné de musique andine !




jeudi 20 mai 2021

300 000

C'était ce matin : le compteur est passé 300 000 visites sur le blog ! 

Entre le 19 juillet 2007, date d'ouverture du blog et ce jour, il s'est écoulé 5 054 jours soit 13 ans, 10 mois et 1 jour, soit une moyenne de 59 visites quotidiennes, se répartissant sur les 560 publications. Merci à tous.

Cela valait la peine, non ?

C'est le Terrifiant art Maya qui remporte la palme des publications (plus de 10 000 visites), puis Anvers en deuxième place (8 500 visites) et, quand même, Caillebotte en troisième lieu (7 000 visites).

On continue.

dimanche 16 mai 2021

Lieux singuliers (2) : la Basilique de Liesse, sanctuaire à répit


La Basilique de Liesse appartient à une autre époque : celle d'une religion populaire, quasi superstitieuse, pleine d'une ferveur irraisonnée et presque bigote. 

Grand but de pèlerinage jusqu'au début du XX° siècle, Liesse est aussi un sanctuaire à répit dédié tout particulièrement à la figure tragique des enfants morts sans baptême : l'exposition des enfants morts sans baptême dans la Basilique leur ouvre la porte du Paradis, permettant ainsi d'échapper à une éternité d'errance dans les Limbes

De nombres signes marquent l'antériorité rituelle de la Basilique : culte à la vierge noire figurée au milieu du chœur ; vente d'objets fétiches en nombre ; jubé magnifique et intact ; présentation de l'ombrellino - l'espèce d'ombrelle utilisée lors des processions ; ex-voto omniprésents - dont un magnifique ex-voto marin, belle maquette de bateau à l'entrée devant la tribune de l'orgue ; béquilles laissées en exposition, témoignant de guérisons miraculeuses etc.

Le grand tableau morbide de la sacristie fait aussi partie de lot : il fut offert par la famille de Monaco, qui est toujours propriétaire du domaine et du château de Marchais, à quelques kilomètres, où la grande noblesse était hébergée quand elle était en pèlerinage ici.

Enfin et par extension, Notre Dame de Liesse accueillait en nombre les vœux dédiés à  une naissance. Louis XIII et Anne d'Autriche, la reine, se sont rendus plusieurs fois à Liesse pour avoir enfin un fils, si longtemps attendu. Ce fut Louis XIV. Quelle efficacité !

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