Blog perso pour se faire plaisir et communiquer avec les amis qui sont loin, et tous les autres : visites, impressions, découvertes...
Les humeurs quotidiennes ont été reléguées sur Facebook. J'ai dû désactiver les commentaires à cause des spams, désolé.


jeudi 3 juin 2010

Cycle Utopies réelles (8) : le Liberia, apartheid et bons sentiments




L'année 2010 est celle du cinquantenaire des indépendances africaines, étiqueté célébration nationale dont la responsabilité a été confiée à l'inoxydable Jacques Toubon dans l'indifférence générale (NDR - la preuve : impossible de trouver un site internet consacré à la chose...)Mais que les Français sont donc mauvais quand il ne s'agit pas de se célébrer eux-mêmes ! On ne souvient notamment encore avec consternation (ou plutôt, on ne se souviendra pas) du comportement désinvolte et distrait de nos élites au pouvoir pour leurs pitoyables performances lors du quatrième centenaire de Québec.

Passons sur ce point et revenons au sujet. Si les pays d'Afrique francophone ont gagné leur indépendance il y a 50 ans seulement, il est un pays d'Afrique indépendant depuis... 1847. Nous parlerons donc du Liberia, anglophone puisque créée de toutes pièces au début du XIX° siècle par les citoyens US bien blancs de la Société américaine de Colonisation (American Colonization Society, ACS) pour y réimplanter les descendants d'esclaves noirs devenus libres aux Etats-Unis et à qui il n'était pas question d'accorder les mêmes droits civiques que les blancs.


Pays créé de toute pièce à partir d'un projet à l'apparence généreuse et qui tourne au cauchemar : nous voici de plain pied dans l'utopie réelle dans tout ce qu'elle a d'horrible et de paradoxal.

Pas question ici bien sûr de faire un cours d'histoire du Liberia, mais on invitera le visiteur à bien regarder iciici et ici. Les anglophones auront également un peu plus de matière iciici et ici, par la force des choses...

Concentrons nous sur les caractères utopiques de l'entreprise.

D'abord un projet apparemment généreux mais plus qu'ambigü - redonner une patrie aux afro-américains libres - ils furent 13 000 à être réimplantés au Liberia au final - et leur permettre de l'administrer librement - le premier gouverneur noir Joseph Jenkins Roberts accéda à la fonction en 1842, il fut en 1847 le premier président du pays devenu libre - mais surtout et aussi pour éviter qu'ils ne contaminent la société blanche américaine ou ne la menacent, l'épisode haïtien conduit par Toussaint Louverture étant à l'époque dans tous les esprits.

Voilà qui revient, purement et simplement, à considérer l'apartheid comme le premier fondement de l'organisation politique des sociétés. Belle espèce de philanthropie, mais il est vrai si répandue au XIX° siècle, et de tous côtés de l'Atlantique. Belle illustration aussi du constat que l'enfer est décidément pavé de bonnes intentions.


Ensuite, la création d'un pays de toutes pièces sur un bout de côte occidentale africaine achetée morceau par morceau aux Anglais par les dollars collectés par l'ACS , le plan en damier deMonrovia - nommée ainsi en hommage à Monroe, 5° Président des Etats, ami de la Révolution française, ambassadeur des Etats Unis en France de 1794 à 1796 - en porte le témoignage urbanistique évident.


Enfin, le désastre : réduction en esclavage, traite et exploitation des autochtones par les nouveaux arrivants, guerres civiles, surexploitation des richesses naturelles par les sociétés étrangères... La sinistre mais habituelle panoplie du traitement que les êtres humains réservent aux autres êtres humains depuis des millénaires.


Il faut quand même mentionner qu'au terme de la sanglante guerre civile des années 1989 à 2005 (150 000 morts, 850 000 réfugiés hors des frontières, pour 3,3 millions d'habitants : pas mal !) , et sous le contrôle de l'ONU, le Libéria est présidé par une femme plutôt remarquableEllen_Johnson-Sirleaf. C'est la première femme élue au suffrage universel sur le continent. Ce pays a, malgré toutes ses vicissitudes, toujours un peu d'avance...

mercredi 26 mai 2010

Pêcheur de perles musicales (22) : le Stabat Mater de Pergolese




Le Stabat Mater de Pergolese est quasi-obligatoire dans un cycle "perles musicales", et particulièrement sa première séquence. Magnifique Duo baroque d'un alto et d'une soprano (encore un duo !) survolant des paroles de douleur qui ont inspiré tant de compositeurs. Le Stabat Mater est la dernière oeuvre écrite par Giovanni Pergolèse avant qu'il ne meure de la tuberculose. Il avait 26 ans, ce n'est pas indifférent de le savoir avant d'écouter cette musique céleste.


Stabat Mater dolorosa
Iuxta crucem lacrimosa
dum pendebat Filius.


Debout, la Mère, pleine de douleur,
Se tenait en larmes, près de la croix ,
Tandis que son Fils subissait son calvaire.

Beaucoup d'interprétations sont disponibles. En voici quelques unes, chantées par des femmes   et/ou des hommes, comme à l'habitude pour les parties d'alto. J'aime bien les versions d'Andreas Scholl (les deux premières) et celle de Bowman (la troisième, ma préférée je crois).











dimanche 23 mai 2010

Encyclopedia Humoristica


Trouvé complètement par hasard, cette magnifique et plantureuse parodie d'Encyclopédie à découvrir de toute urgence. Et quel travail, juste pour rire... Il faudra un jour enquêter pour identifier les fous responsables de l'affaire, dont les principaux principes filosofiques sont ici

On conseillera deux articles particulièrement hilarants, toujours au hasard : celui consacré à Mireille Matthieu ainsi que celui qui détaille l'algorithme de Pernaut.




PS : pour les amateurs, on mentionnera un autre site du genre mais dans d'autres tonalités : l'encyclopédie ArdKorPedia ainsi que l'équivalent anglais de la désencyclopédie,  l'Uncyclopedie.

vendredi 21 mai 2010

4002 découvertes à faire !





Bon, on avait déjà compulsé les 1000 lieux à voir dans le Monde avec un certain désespoir, puis, avec plus d'espoir, les 1000 lieux à voir en France...

Et puis voici, depuis avant-hier, les merveilles de l'architecture et les jardins, achat compulsif à la faveur d'une  promotion (bonne, évidemment) ! Ouf, quelle est cette folie des "1001-quelque-chose-à-voir" ? Sans doute liée à la folie des intégrales musicales déjà repérée en son temps....

4002 découvertes à faire - moins quelques unes déjà faites, quand même : mais pourquoi n'a-t-on qu'une seule vie ?




samedi 15 mai 2010

Créateur d'univers


La découverte du jour s'appelle Robert Czarny, graphiste digital polonais dont on trouvera les références sur ce site.  Ses illustrations très léchées au graphisme impeccable sont grandioses et rappellent les premiers temps de la création digitale, à partir des fractales notamment, mais à laquelle on aurait ajouté une grosse dose d'imagination débridée pour créer des univers entiers de toutes pièces.

Parfaite illustration du fait que ce n'est pas la technique qui crée  l'oeuvre : alors vive l'artiste ! 



dimanche 2 mai 2010

Une histoire de poulet : 163 ans de blagues

Jean-Paul m'envoie cette pub suisse marrante comme tout et me rappelle la vieille histoire du poulet. Histoire virale et collaborative qui continue de circuler sur l'internet anglophone et francophone, où chacun tente de répondre à cette question :

Mais pourquoi donc le poulet a-t-il traversé la route ?

Il s'agit en fait d'une des plus vieilles blagues virales connues, puisqu'on en trouve trace dès... 1847 !

Voici un échantillon des meilleures réponses collectées ces temps-ci (en 2006 et 2009), avec quelques clins d'oeil ici et là, dont je m'excuse auprès de ceux qui les trouveraient étranges... le tout en vrac comme il se doit... A vos suggestions maintenant  ...


RENE DESCARTES
Pour aller de l’autre côté.

PLATON
Pour son bien. De l’autre côté est le Vrai.

ARISTOTE
C’est la nature du poulet de traverser les routes.

KARL MARX
C’était historiquement inévitable.

CAPITAINE JAMES COOK
Pour aller là où aucun autre poulet n’était allé auparavant

HIPPOCRATE
En raison d’un excès de sécrétion de son pancréas

MARTIN LUTHER KING Jr
J’ai la vision d’un monde où tous les poulets 
seraient libres de traverser la route sans avoir à justifier de leur acte

MOÏSE
Et Dieu descendit du paradis et dit au poulet :
« Tu dois traverser la route »
Et le poulet traversa la route et Dieu dit que cela était bon.

RICHARD M. NIXON
Le poulet n’a jamais traversé la route !
Je répète, le poulet n’a JAMAIS traversé la route !

SIGMUND FREUD
Le fait que vous vous occupiez de la raison pour laquelle le poulet a traversé la route, révèle votre fort sentiment d’insécurité sexuelle latente

BILL GATES
Nous venons justement de mettre au point le nouveau « Poulet Windows Office » qui ne se contentera pas seulement de traverser les routes, mais couvera aussi les œufs, classera vos dossiers importants et échappera au virus de la grippe aviaire



BOUDHA
Poser cette question renie votre propre nature de poulet

GALILEO GALILEI dit GALILEE
Et pourtant, il traverse !

ERIC CANTONA
Le poulet, il est libre le poulet ! Les routes, quand il veut il les traverse !

CHARLES DE GAULLE
Le poulet a peut-être traversé la route, 
mais il n’a pas encore traversé l’autoroute !

JACQUES CHIRAC (2004)
Parce que je n’ai pas encore dissous la route, 
mais je fais confiance au gouvernement pour le faire dans les meilleurs délais.

L’EGLISE DE SCIENTOLOGIE
La raison est en vous, mais vous ne le savez pas encore. Moyennant la modique somme de 1000 € par séance, plus la location d’un détecteur de mensonges, une analyse psychologique vous permettra de le découvrir.

BILL CLINTON
Je jure sur la Constitution qu’il ne s’est rien passé entre ce poulet et moi.

ALBERT EINSTEIN
Le fait que ce soit le poulet qui traverse la route ou que ce soit la route qui se meuve sous le poulet, dépend uniquement de votre référentiel.

ZEN
Le poulet peut vraiment traverser la route, 
seul le Maître connaît le bruit de son ombre derrière le mur.

JEAN ALESI
Je ne comprends pas, théoriquement le poulet avait le temps de passer.

RICHARD VIRENQUE
… était pas un lapin ?

NELSON MONTFORT
J’ai à côté de moi le fabuleux poulet qui a réussi l’extraordinaire exploit de traverser cette superbe et immense route. Why did you cross the road?
Cot, cot !
Et bien, il dit qu’il est extrêmement fier d’avoir réussi ce challenge, ce défi ambitieux. Cet exploit était une traversée très dure, mais il s’est accroché et dès qu’il a pu prendre … 

JEAN-CLAUDE VANDAMME
Le poulet, la road il la traverse parce qu’il sait qu’il la traverse. Tu vois, la route c’est sa vie et sa mort, la route, c’est Dieu, c’est tout le potentiel de sa vie et moi, Jean-Claude Super Star, quand je me couche dans le Timeout, quand le truck arrive, je pense à la poule et à Dieu et je fusionne avec tout le potentiel de la life de la road ! Et c’est beau !

NICOLAS SARKOZY (Ministre de l'Intérieur)
D’abord il avait ses papiers ce poulet ? Traverser, c’est bien joli, mais il avait un visa pour aller de l’autre côté le poulet ? Et puis y en a assez de ces poulets qui traversent les routes et les halls d’immeubles à n’importe quelle heure du jour et de la nuit en pourrissant la vie des honnêtes gens ! 
Allez hop ! Au trou le poulet flashé par le radar !


NICOLAS SARKOZY (Président)
Le Poulet traversera la route ! Pourquoi ? Pour aller conquérir des poulaillers ! Comme moi, il lutte contre l’immobilisme !
Je ne tolèrerai pas qu’il en soit autrement!
Je vais agir en ce sens, car j’ai été élu pour ça !
Je m’y engage personnellement!

Barack OBAMA

With this chicken, we can !


LES FRANCAS
Les routes constituent un élément essentiel de l’aménagement du territoire permettant une structuration du Temps Libre du poussin quand celui-ci n’est ni avec le coq, ni avec la poule, ni au poulailler, et ceci dans une dynamique de développement local.
En permettant au poulet d’aujourd’hui d’exercer sa citoyenneté avicole, on lui permet de devenir un poulet capable de traverser les routes régulièrement, librement et de façon responsable et on favorise sa participation à la vie sociale de son territoire.
Plus que jamais il s’agit de former les poulets les plus libres et les plus responsables possibles, dans les poulaillers les plus démocratiques possibles, afin que chacun d’eux trouve de l’autre côté de la route un poulailler d’accueil accessible et de qualité.




JOSEPH STALINE
Le poulet devra être fusillé sur le champ, ainsi que tous les témoins de la scène et 10 autres personnes prises au hasard, pour n’avoir pas empêché cet acte subversif dirigé contre le prolétariat 


JOSE BOVE
Ce poulet fait n’importe quoi ! Il est victime des effets du maïs transgénique avec lequel il a été nourri. Il veut trouver d ‘autres OGM !!!
 Il faut le démonter !

JEAN-MARIE LEPEN
La route aux routiers ! Dehors le poulet !

LIONEL JOSPIN
Je me retire définitivement de cette affaire de poulet !

PIERRE BOURDIEU
La route représente, pour le poulet, un capital social qui n’a pas de relation avec la culture légitime dont il a hérité. En traversant la route, le poulet transcende l’habitus dans lequel il est enfermé. Il peut alors conquérir de nouveaux champs sociaux symbolisés par « l’autre côté » tout en développant des stratégies de conservation relatives à ses enjeux de classe.

FRANÇOIS BAYROU
Le poulet aurait du rester au centre de la route.

BEN LADEN
Si le poulet traverse la route vers La Mecque alors il pourra devenir hallal et nourrir les croyants qui l’attendent de l’autre côté de la route : c’est qu’il aura voulu rejoindre le paradis des poulets.
Si le poulet traverse la route vers l’ouest, alors il faudra lui, accrocher une grenade dégoupillée en lui demandant de s’arrêter devant un incroyant. Il mourra en le détruisant et rejoindra le paradis des poules et poulets. Donc si le poulet traverse la route, c’est toujours pour gagner le paradis. 
Inch’ Allah !

GEORGES BUSH
Le fait que le poulet ait pu traverser cette route en toute impunité et ce malgré les résolutions de l’ONU, représente un affront à la démocratie, à la justice, à la liberté ! 
Cela prouve indubitablement que nous aurions du bombarder cette route depuis longtemps.
Dans le but d’installer la paix dans cette région et pour éviter que les les valeurs que nous défendons ne soient une fois de plus bafouées par ce genre de terrorisme, le gouvernement des Etats Unis d’Amérique a décidé d’envoyer :
17 porte-avions, 46 destroyers, 154 croiseurs, appuyés au sol par 243 000 G.I. et dans les airs par 846 bombardiers, qui auront pour mission, au nom de la liberté et de la démocratie, d’éliminer toute trace de vie dans tous les poulaillers à 5000 km à la ronde, puis de s’assurer par des tirs de missiles bien ciblés, que tout ce qui ressemble de près ou de loin à un poulailler de production massive, soit réduit en cendres et ne puisse défier notre nation par son arrogance.
Nous avons décidé qu’ensuite, ce pays sera généreusement pris en charge par notre gouvernement qui bâtira des poulaillers selon normes de sécurité en vigueur dans le monde libre, avec à leur tête un coq démocratiquement élu par l’Ambassadeur des Etats Unis.
Pour financer ces reconstructions, nous nous contenterons du contrôle total de la production céréalière de la région pendant 30 ans, sachant que les habitants locaux bénéficieront d’un tarif préférentiel sur une partie de cette production, en échange de leur totale coopération.
Dans ce nouveau pays de justice, de liberté et de paix retrouvée, nous pouvons vous assurer que plus jamais un poulet ne tentera de traverser une route, pour la bonne raison qu’il n’y aura plus de routes et que les poulets n’auront plus de pattes.
Dieu bénisse l’Amérique !



dimanche 25 avril 2010

Reportage Côte de Beaune et première sélection d'images


Attention : nous sommes dans la Bourgogne millénaire, qui en a vu bien d'autres et ne craint rien de la mondalisation tant ses murs sont solidement élevés. Un quasi pays de légende que le monde entier veut visiter, et que le printemps était en train de réveiller, une fois de plus, comme pour l'éternité... Les photos sont prises à Ladoix-Serrigny, près d'Aloxe-Corton - dont le nom est déjà tout un programme, à Saint Romain et à La Rochepot.

mardi 20 avril 2010

"Eyjafjöll", vous avez dit "Eyjafjöll" ?

 Pour suivre le nuage en direct de l'espace sur Google Earth 
 (trace grise en dessous de la couverture nuageuse, satellite Geo-eye)

Qui l'eut cru ? Un monde sans avion ! Obligation de voyager uniquement par voie terrestre,  si lentement ; impossibilité de faire venir de l'autre bout du monde du poisson frais, des haricots verts ou du raisin ; obligation de se concerter par visioconférence pour les grands de ce monde... Un vrai scénario à la Robert Merle. Et, encore une fois, le constat de la fragilité dans laquelle nous vivons en toute inconscience, totalement dépendants de techniques électriques, électroniques, informatiques pouvant s'enrayer à tout moment et bouleverser notre vie. Est-ce bien raisonnable, tout cela ?

Ironie totale du grand architecte : tout est dû à l'Islande, confetti démographique sur la carte du monde,  à peine aussi peuplé que Metz, Montpellier ou Valenciennes, mais qui donne au principal responsable de la chose un nom qui fleure l'Apocalypse : Eyjafjöll !


Souvenons nous aussi que la crise financière pas si vieille que ça commença notamment par un effondrement du système bancaire islandais : serait-ce donc là-bas que le Diable fait bouillir son grand chaudron ?

Saluons, comme toujours, la réactivité des contributeurs de Wikipédia, comme en témoigne cet extrait découpé à l'instant : 



Mais cette réactivité a un inconvénient majeur : manquer de recul, face à un volcan en éruption, peut exposer à quelque danger ! Bonne soirée.

samedi 17 avril 2010

Le deuxième trésor de Reims

On l'avait déjà vu pour le trésor de Saint Quentin : il se trouve des merveilles inaperçues ça et là dans notre vieux vieux vieux pays... oubliées ou insuffisamment connues pour ce qu'elles représentent en terme de culture, de patrimoine et d'art. 

Ainsi de la collection époustouflante des cinquante gravures de Dürer cachées dans une pièce obscure de l'Hôtel Le Vergeur, à Reims. Une collection tellement précieuse... qu'elle n'a plus de prix. 

Passant par là, Place du forum à Reims - là même où était l'antique forum de la grande métropole romaine qu'était Durocortorum - et même si le temps fait défaut pour y accéder, on peut avoir une pensée pour ce joyau de l'art graphique européen.

PS : Et quel est le premier trésor demandera-t-on ? Celui de la cathédrale, évidemment, au sens littéral du terme : tous les objets de la capitale des sacres nécessaires au couronnement des souverains dans le passé, et, pendant qu'on y est, pourquoi pas dans le futur ! Ce statut de ville des Sacres devait valoir à Reims sa qualité de Sous-Préfecture malgré la taille de la Ville, beaucoup plus importante depuis toujours que Chaâlons sur Marne (devenue au temps moderne Châlons en Champagne), qui lui fut préférée par les Révolutionnaires comme chef lieu du département de la Marne.


dimanche 11 avril 2010

Balade de printemps


Après l'hiver, c'était aujourd'hui la reprise de l'activité... enfin. Douze petits kilomètres, entre blé en herbe, épines en fleurs, églises fortifiées et ruines de donjon médiéval : tout ce qu'il faut pour être heureux, n'est-ce pas ?

mercredi 7 avril 2010

Vettriano, tant pis !


Je crois avoir mis de côté quelques images de Vettriano le jour où le blog a publié un message sur Hopper, sans trop oser jusqu'ici les publier. Mais tant pis ! Allons y aujourd'hui, quand bien même Vettriano a la réputation d'un peintre facile, décrié par toutes les spécialistes, reproduit à des centaines de millions d'exemplaires partout dans le monde sous toutes les formes... Tout le monde a vu une de ses reproductions un jour dans un hall, un couloir ou une chambre d'hôtel. Le type de création qui ne dérange personne, sucrée, passe-partout, un peu comme de la musique d'ascenseur ou comme ces plats internationaux qu'on trouve dans tous les pays du monde, nappés de sauce sirupeuse...

Voire. D'abord il faut se méfier des idées toutes faites : Vettriano n'a pas que peint des danseurs aux parapluies sur les plages venteuses, certaines de ses créations rappellent en effet Hopper par leur économie de moyens. Ensuite, on a parfaitement le droit d'aimer ce qui est facile... de temps en temps.

Assumons donc ces quelques images, et tant pis pour le reste !



jeudi 25 mars 2010

Arles, le reportage


Mise en ligne ce soir du reportage sur Arles


De prime abord, l'oeil de l'habitant du nord de la Loire perçoit de cette ville un formidable bazar : tissu urbain chaotique, voirie engorgée,  extérieurs peu soignés, occupation anarchique des espaces publics... Et puis, très vite, l'impression évolue : cette sensation s'explique et se dépasse rapidement. D'une part, cette ville expose sa longue histoire au grand jour. Cité majeure du monde antique, port fluvial énorme où se croisaient et commerçaient grecs, romains, gaulois et autres barbares de toutes origines, Arelate - c'est son nom romain - n'a cessé d'empiler les strates historiques sans en détruire vraiment aucune, laissant les pièces du puzzle architectural s'emboiter tant bien que mal...


Pourtant, et d'autre part, cette ville est un vrai lieu de vie pour toutes les catégorie de population, tous les âges, toutes les conditions, très loin des centres-villes-musées aseptisés et figés dans la pierre. Les enfants, les jeunes sont partout, envahissant les cours, les parvis, les ruelles de leurs jeux, skate-boards, cyclos... Un jeune homme très chic s'inquiète auprès d'un ami : "Tu te rends compte, des brebis qui meurent, quand même, c'est pas tous les jours... !"... Une trogne raconte à une autre "Ma fille, tu sais quoi, elle part au Japon demain, toute seule, ouais !"... Instantanés vécus piqués sur le riche, immense, savoureux, célèbre et très provençal marché du samedi matin, surplombé par la ville romaine baignée dans une belle lumière. Et alors, quoi de mieux ?


On comprend pourquoi les très nombreux et illustres amoureux de cette ville ne manquent pas, entre littérateurs, peintres et photographes... et visiteurs de l'Europe tout entière.


samedi 20 mars 2010

Pêcheur de perles musicales (21) : Rameau, Hippolyte et Aricie, Trios des Parques



Il n'y a pas que les Indes Galantes dans la vie musicale de Rameau. Hippolyte et Aricie, découvert en son temps à l'Opéra comique, mérite une médaille au tableau des folies baroquissimes qui font le délice des amateurs d'esthétique décalée jusqu'à l'outrance, voire l'absurde.

Encore une fois, on aurait envie de nominer l'opéra tout entier - ou au moins une partie substantielle de ses arias et choeurs - à la distinction de Perle musicale. Mais puisqu'il faut choisir, proposons les deux trios des Parques, au début de l'opéra.

Résumons : dans une antiquité grecque d'opérette, Thésée le héros, fait des pieds et des mains auprès de tous les dieux pour retrouver aux enfers son ami Piritoüs, mort au combat, et le ramener si possible. A force d''arguments et de jérémiades, Jupiter écoute Thésée et contraint Pluton à lui ouvrir les portes d'outre-tombe, puis à l'en faire revenir.

Mais attention, il y a une condition : que Thésée écoute les Parques lui raconter un bout de son futur... et le trio infernal le lui raconte de manière allusive en concluant : Tu sors de l'infernal empire, pour trouver les enfers chez toi ! Brrr, on tremble !

Les Parques ont lu dans l'avenir de Thésée l'idylle de sa propre épouse, Phèdre, avec son fils d'un premier lit, Hippolyte. Mais tous ceux qui ont étudié Phèdre, de Racine, qui figure au programme du collège, devraient se souvenir de l'histoire, non ?

Les Parques par Alfred Agache

Rameau s'en donne à coeur joie dans les deux interventions des Parques, à l'acte II. 


D'abord pour dire à Thésée qu'il ne pourra pas rejoindre les enfers en abrégeant sa vie :


Du Destin le vouloir suprême
A mis entre nos mains la trame de tes jours ;
Mais le fatal ciseau n’en peut trancher le cours,
Qu’au redoutable instant qu’il a marqué lui-même.



Et ensuite, une fois qu'il est descendu aux enfers et qu'il veut en revenir, pour lui annoncer son avenir :


Quelle soudaine horreur ton destin nous inspire ?
Où cours tu malheureux ? Tremble ; frémis d’effroi.
Tu sors de l’infernal Empire,
Pour trouver les Enfers chez toi.


C'est surtout le second trio qui impressionne, proposé ci-dessous.


Plusieurs versions comme d'habitude, mais une préférée dans la figuration de l'horreur, les autres paraissant plus molles : celle de Malgloire, dans un enregistrement des années 70, hélas mal repiqué du disque vinyl, mais je promets au visiteur de travailler à une meilleure reproduction, qui remplacera celle-là. L'extrait précédent est tiré du même disque. La deuxième version est une version de Minkowski.


Puis deux videos : une de l'enregistrement d'un concert donné pour le vingtième anniversaire des Musiciens du Louvre le 18 décembre 2002, avec les chanteurs Cyril Auvity, tenor, Jean-Sébastien Bou, baryton et le grand Laurent Naouri, baryton également, Orchestre et choeur des Musiciens du Louvre, dirigés par Marc Minkowski. Hélas, il s'agit d'un récital sans mise en scène d'Opéra. En effet, il est toujours marrant de voir comment les metteurs en scène présentent les Parques, personnages féminins chantés par des hommes.


On le voit en revanche dans la vidéo suivante, enregistrement à Aix en Provence en 1983 d'une représentation dirigée par John Eliot Gardiner.












mardi 16 mars 2010

Interlude : des goûts et des couleurs

A chaque fois on s'en étonne, encore et encore. Qui plus est, quand on y réfléchit deux secondes, on SAIT que la perception humaine est fort imparfaite, et qu'elle est toujours susceptible de tromper l'esprit, et de belle manière.


En voilà une nouvelle illustration, tout à fait éclatante. Quelle est la différence de couleur entre le carré A et le carré B de ce damier ? Réponse : aucune, c'est la même couleur. Pour s'en convaincre, on peut facilement avec un petit logiciel de gestion d'image recopier chaque couleur dans des carrés neutres... ce qui aboutit à la conclusion inévitable... Troublant, non ? Alors, des goûts et des couleurs, par pitié, ne discutons pas trop !


Edward H. Adelson, qui a conçut ce petit graphisme, est professeur des sciences de la vision au prestigieux MIT, Massachussets Institute of Technology. L'explication scientifique est ici et on trouvera d'autres montages du même style sur son site, ainsi que les explications qui vont avec - mais en anglais, désolé.

mercredi 10 mars 2010

Haiti, demandez les images !

Cela fait un peu froid dans le dos, mais les images sont déjà là... Haïti dévastée vue du ciel, sur son écran d'ordinateur, à quelques clics de souris, bien au chaud chez soi. Ouf, drôle de monde.

Voici donc quelques vues de Port au Prince piquées sur Google Earth ce jour : elles datent du 25 janvier. And remember : Big Brother is still watching us !