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mercredi 26 mai 2010

Pêcheur de perles musicales (22) : le Stabat Mater de Pergolese




Le Stabat Mater de Pergolese est quasi-obligatoire dans un cycle "perles musicales", et particulièrement sa première séquence. Magnifique Duo baroque d'un alto et d'une soprano (encore un duo !) survolant des paroles de douleur qui ont inspiré tant de compositeurs. Le Stabat Mater est la dernière oeuvre écrite par Giovanni Pergolèse avant qu'il ne meure de la tuberculose. Il avait 26 ans, ce n'est pas indifférent de le savoir avant d'écouter cette musique céleste.


Stabat Mater dolorosa
Iuxta crucem lacrimosa
dum pendebat Filius.


Debout, la Mère, pleine de douleur,
Se tenait en larmes, près de la croix ,
Tandis que son Fils subissait son calvaire.

Beaucoup d'interprétations sont disponibles. En voici quelques unes, chantées par des femmes   et/ou des hommes, comme à l'habitude pour les parties d'alto. J'aime bien les versions d'Andreas Scholl (les deux premières) et celle de Bowman (la troisième, ma préférée je crois).











samedi 20 mars 2010

Pêcheur de perles musicales (21) : Rameau, Hippolyte et Aricie, Trios des Parques



Il n'y a pas que les Indes Galantes dans la vie musicale de Rameau. Hippolyte et Aricie, découvert en son temps à l'Opéra comique, mérite une médaille au tableau des folies baroquissimes qui font le délice des amateurs d'esthétique décalée jusqu'à l'outrance, voire l'absurde.

Encore une fois, on aurait envie de nominer l'opéra tout entier - ou au moins une partie substantielle de ses arias et choeurs - à la distinction de Perle musicale. Mais puisqu'il faut choisir, proposons les deux trios des Parques, au début de l'opéra.

Résumons : dans une antiquité grecque d'opérette, Thésée le héros, fait des pieds et des mains auprès de tous les dieux pour retrouver aux enfers son ami Piritoüs, mort au combat, et le ramener si possible. A force d''arguments et de jérémiades, Jupiter écoute Thésée et contraint Pluton à lui ouvrir les portes d'outre-tombe, puis à l'en faire revenir.

Mais attention, il y a une condition : que Thésée écoute les Parques lui raconter un bout de son futur... et le trio infernal le lui raconte de manière allusive en concluant : Tu sors de l'infernal empire, pour trouver les enfers chez toi ! Brrr, on tremble !

Les Parques ont lu dans l'avenir de Thésée l'idylle de sa propre épouse, Phèdre, avec son fils d'un premier lit, Hippolyte. Mais tous ceux qui ont étudié Phèdre, de Racine, qui figure au programme du collège, devraient se souvenir de l'histoire, non ?

Les Parques par Alfred Agache

Rameau s'en donne à coeur joie dans les deux interventions des Parques, à l'acte II. 


D'abord pour dire à Thésée qu'il ne pourra pas rejoindre les enfers en abrégeant sa vie :


Du Destin le vouloir suprême
A mis entre nos mains la trame de tes jours ;
Mais le fatal ciseau n’en peut trancher le cours,
Qu’au redoutable instant qu’il a marqué lui-même.



Et ensuite, une fois qu'il est descendu aux enfers et qu'il veut en revenir, pour lui annoncer son avenir :


Quelle soudaine horreur ton destin nous inspire ?
Où cours tu malheureux ? Tremble ; frémis d’effroi.
Tu sors de l’infernal Empire,
Pour trouver les Enfers chez toi.


C'est surtout le second trio qui impressionne, proposé ci-dessous.


Plusieurs versions comme d'habitude, mais une préférée dans la figuration de l'horreur, les autres paraissant plus molles : celle de Malgloire, dans un enregistrement des années 70, hélas mal repiqué du disque vinyl, mais je promets au visiteur de travailler à une meilleure reproduction, qui remplacera celle-là. L'extrait précédent est tiré du même disque. La deuxième version est une version de Minkowski.


Puis deux videos : une de l'enregistrement d'un concert donné pour le vingtième anniversaire des Musiciens du Louvre le 18 décembre 2002, avec les chanteurs Cyril Auvity, tenor, Jean-Sébastien Bou, baryton et le grand Laurent Naouri, baryton également, Orchestre et choeur des Musiciens du Louvre, dirigés par Marc Minkowski. Hélas, il s'agit d'un récital sans mise en scène d'Opéra. En effet, il est toujours marrant de voir comment les metteurs en scène présentent les Parques, personnages féminins chantés par des hommes.


On le voit en revanche dans la vidéo suivante, enregistrement à Aix en Provence en 1983 d'une représentation dirigée par John Eliot Gardiner.












dimanche 17 janvier 2010

Pêcheur de perles musicales (20) : Bach, les Gloria des messes brèves



Sans Bach, la théologie serait dépourvue d'objet, la Création fictive, le néant péremptoire. S'il y a quelqu'un qui doit tout à Bach, c'est bien Dieu, écrit Cioran dans son petit opuscule Syllogismes de l'amertume (1952). Voilà qui nous ramène, après les cantates - voir la perle musicale numéro 15 d'il y a presque un an - à une autre partie de sa musique sacrée, les messes.

Et tout particulièrement ses messes brèves, découvertes très tôt après mon atterrissage sur la planète "classique", et qui furent en bonne part responsables de mon engouement pour cette musique exceptionnelle, écrite un peu comme le cerveau pense - ou plutôt comme il devrait penser : de manière mesurée, ordonnée, harmonieuse, une idée répondant à l'autre pour la prolonger et l'enrichir tout comme les phrases musicales se déroulent parallèlement les unes aux autres...

Alors, puisqu'il faut choisir, voici rien moins que les quatre glorias des quatres messes brèves. Il semble que cette partie de la liturgie, "à la Gloire de Dieu" ait particulièrement inspiré Bach. Rappelons qu'il s'agit de messes luthériennes, mais très proches de la liturgie catholique. Bach n'était pas à ça près, l'œcuménisme lui allait bien pourvu que la musique s'y retrouve.

D'une part mon interprétation préférée, celle de Philippe Herreweghe, enregistrée en France en juillet 1989 par le label Virgin Classics.

Et pour comparer, d'autre part, les mêmes enregistrés sous la direction de Martin Fläming en 1972, repris dans l'intégrale des oeuvres de Bach publiée par Brilliant Classics.

Le vrai visage de Bach reconstitué par les scientifiques,

Gloria in excelsis Deo
Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.
Laudamus te. Benedicimus te. Adoramus te.
Glorificamus te. Gratias agimus tibi
propter magnam gloriam tuam,
------
Gloire à Dieu, au plus haut des cieux,
Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté
Nous te louons, nous te bénissons, nous t'adorons,
Nous te glorifions, nous te rendons grâce,
pour ton immense gloire,

Les quatre gloria par Herreweghe




Les quatre gloria par Fläming

samedi 31 octobre 2009

Pêcheur de perles musicales (18) : Lully, les Grands Motets


Lully


Le Chapelle royale, à Versailles

Comme pièces de la musique religieuse, les motets visent à glorifier Dieu. Mais pour les Motets de Lully, et surtout les grands Motets - ceux qui comportent la formation musicale la plus riche - on se demande s'ils ne sont pas plutôt directement à la gloire de son représentant sur terre, son Seigneur et Maître le Grand Roy (Prononcez "Roué" s'il vous plaît, on vous l'a déjà dit)

Un portrait de Louis XIV peut-être un peu moins connu que les autres...
Charles Le Brun (1667)
Pastel sur papier-beige, collé par les bords sur carton.
Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques

On a vu en effet sur le blog précédemment à quel point le Surintendant de la musique royale pouvait être d'une servilité totale. De plus, au moment où le Miserere dont on présente les extraits ci-dessous a été composé, il fallait encore, asseoir l'autorité royale face aux évêques. Et Louis triompha encore. Cette musique est comme la célébration de cette victoire : en matière terrestre comme en matière céleste, c'est Louis Dieudonné (son deuxième prénom) qui a la main, et les évêques lui seront soumis.

Voici deux versions du Miserere (Psaume 51), composé en 1664 par un Lully trentenaire, assez curieusement, sans qu'il en ait ni la commande ni le mandat semble-t-il, mais qui fit grosse impression. Il fit pleurer Madame de Sévigné dit-on. Alors sortez vos mouchoirs au cas où et repentez vous, le Miserere, déjà rencontré sur le blog avec Allegri, sert à cela.

Miserere mei, Deus
secundum magnam misericordiam tuam.
Et secundum multitudinem miserationum tuarum
dele iniquitatem meam.

Amplius lava me ab iniquitate mea
et peccato meo munda me.
Quoniam iniquitatem meam ego cognosco
et peccatum meum contra me est semper.
Tibi soli peccavi, et malum coram te feci

ut justificeris in sermonibus tuis, et vincas cum judicaris.
Ecce enim in inquitatibus conceptus sum
et in peccatis concepit me mater mea.

Ecce enim veritatem dilexisti
incerta et occulta sapientiae tuae manifestasti mihi.
Asperges me, Domine, hyssopo,
et mundabor: lavabis me, et super nivem dealbabor.

Auditui meo dabis gaudium et laetitiam
et exsultabunt ossa humiliata.
Averte faciem tuam a peccatis meis
et omnes iniquitates meas dele.

--------

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.

Oui, je connais mon péché,
ma faute est toujours devant moi.
Contre toi, et toi seul, j'ai péché,
ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait.

Ainsi, tu peux parler et montrer ta justice,
être juge et montrer ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute,
j'étais pécheur dès le sein de ma mère.

Mais tu veux au fond de moi la vérité ;
dans le secret tu m'apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l'hysope, et je serais pur ;
lave-moi et je serais blanc, plus que la neige.

Fais que j'entende les chants et la fête :
ils danseront, les os que tu broyais.
Détourne ta face de mes fautes,
enlève tous mes péchés.

Créé en moi un coeur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.


Version dirigée par Hervé Niquet,
le concert spirituel, éditeur Naxos, 1993


Version Olivier Schneebeli
Centre de musique baroque de Versailles,
éditeur K617, 2002
(utiliser le bouton à droite pour accéder à tous les extraits)

samedi 12 septembre 2009

Vous reprendrez bien un peu de baroque ?


Sans lien aucun à aucune actualité, je voulais depuis longtemps proposer un message sur la danse baroque. Le visiteur du blog connaît déjà l'appétence de son auteur pour la musique et l'opéra baroque, sans qu'il soit d'ailleurs capable d'expliquer d'où vient cette passion... sans doute la fréquentation de quelque cercles musicaux dans une vie antérieure.

Mais il est une passion plus grande encore et plus inexplicable encore : celle de la danse baroque. Hélas, ses représentations sont très rares encore pour qui n'a pas le temps de hanter les deux ou trois festivals d'été qui en proposent. Mais le temps viendra bien un jour... Voici en attendant quelques vidéos produites par la compagnie Ana Yépes.





mercredi 9 septembre 2009

Rubiks Road


Dans la veine des post-it fous ou des compositions en éléments jetables, voici une petite fantaisie virale à l'occasion des quarante années de l'album fétiche des Beatles.



vendredi 28 août 2009

"Je crois entendre encore..." : en veux-tu ? En voilà !

Les deux messages musicaux du blog sur le fameux air de Nadir, extrait de l'opéra de Bizet Les Pêcheurs de Perles ont fait un buzz, comme on dit. Plusieurs milliers de consultations, auditions, téléchargements etc. des contenus proposés.


Le message du 28 mars 2008, qui inaugurait le cycle Perles musicales, présentait timidement quatre versions parmi les meilleures (mais sans celle de Nicolai Geddai, trouvée depuis, et qui arrive nettement en tête).

Et puis, à la faveur de quelques recherches sur l'internet, et puisqu'il y avait de l'intérêt, le message du 14 avril 2008 proposait rien moins que 11 versions audios supplémentaires, et 7 versions "fantaisie" par dessus le marché.


Entre temps, quelques internautes s'étant manifesté pour signaler tel ou tel contenu, le blog vous offre ce jour rien moins que 17 versions supplémentaires. Donc 4 + 11 + 7 + 17 = 39 versions disponibles déjà. Merci qui ?

Et encore en ai-je encore quelques unes sous le coude, mais non identifiées et donc non communicables.

Pas question de tout mettre à disposition dans ce message. Alors on pourra télécharger le pack complet zippé ici. Il pèse plus de 100 Mo quand même et contient 17 fichiers flv qui peuvent être lus soit avec le FLV player, dédié à ce format, soit avec le VLC Player, petit programme magique multiformat qui lit tout !

Et puis, pour avoir l'air dans la tête, le visiteur pourra écouter ci-dessous la version du grand ténor espagnol Alfredo Kraus que j'aime bien aussi, techniquement impeccable en tout cas.

Les versions :

Alfredo Kraus (2 versions)
Antonio Figueroa
Dimitri Trunov
Guiseppe di Stefano
Hector Sandoval
Javier Camarena
Jussi Björling
Leonid Sobinov
Levent Kaya
Martial Andrieu
Paul Groves
Sergio Blazquez
Stephane Garcia
Tenghiz Zaalishvili
Ugo Farell
Vadim Korshunov

Attention ! Avis aux oreilles sensibles : parmi ces 17 versions, certaines déchirent vraiment, ...mais surtout les tympans. Et pour les curieux polyglottes, une belle version en russe est en prime - par le ténor géorgien Tenghiz Zaalishvili.



samedi 27 juin 2009

Zeitgeist



Je crois que c'est dans son ouvrage sur La Mort que Wladimir Jankelevitch explique brillamment que la mort de l'individu donne enfin sens à sa vie, puisque plus aucun événement n'est susceptible de le modifier ni de modifier sa trajectoire en ce bas-monde. Pour insolite que cette référence soit sur ce blog, la mort de Michaël Robert Jackson, à l'âge de presque 51 ans, ce 25 juin 2009, illustre parfaitement cette vision du trépas.

Michaël Jackson fut à n'en pas douter, plus que n'importe quel autre artiste, proche de l'esprit de son temps et de sa génération. Formidablement bien entouré techniquement et musicalement, il a pu incarner un modèle auquel ont pu s'identifier des millions de contemporains. Un seul chiffre suffit à en témoigner, dans un monde financiarisé : 750 millions de disques/cassettes vendus.

Oublions la part d'ombre de ces dernières pitoyables années - dont l'issue était fatale d'une manière ou d'une autre. Quoi qu'il en soit, la vie de l'artiste jamais n'épuise son oeuvre.

Revenons plutôt en 1991, il y a 18 ans déjà, avec le clip tourné pour Black or White de son album Dangerous. On pourra y voir et entendre, entre autres et au choix, une parabole de la vie de l'artiste, des effets spéciaux visionnaires pour l'époque, une musicalité extraordinaire et tous les signes précurseurs des vagues musicales et chorégraphiques qui ont suivi...

Dans sa génération, Mickaël Jackson fut le seul à émerger à ce niveau, après la grande époque des Pink Floyd (premières périodes) Led Zep, Who, Deep Purple, (première période), Tangerine Dream, King Crimson, Genesis et autres Emerson Lake and Palmer. Le blog reviendra sur cette espèce d'âge d'or du début des années 70 dont la pop-rock a mis tant de temps à se sortir...

vendredi 17 avril 2009

Pêcheur de perles musicales (16) : la 3° Leçon de Ténèbres


Le grand François Couperin, musicien de Louis XV, reste plutôt méconnu. Il s'est illustré en son temps surtout comme grand maître du clavecin, mais sa musique vocale vaut plus qu'un détour, et notamment ses leçons de ténèbres, composées en 1714.

Les leçons de ténèbres, curieuse et belle appellation, désignaient une liturgie spéciale, aujourd'hui disparue je crois, qui était celle des offices religieux catholiques qui se déroulait les trois derniers jours de la semaine sainte, d'abord la nuit, puis le soir, et au cours duquel on éteignait une à une toutes les lumières de l'église pour figurer l'annonce de la disparition du Christ et le retour de l'humanité à l'obscurité. Le texte biblique utilisé en support est celui des Lamentations de Jérémie, qui raconte la chute de Jérusalem livrée aux oppresseurs du peuple juif.

Manum suam misit hostis
ad omnia desiderabilia ejus,
quia vidit gentes ingressas sanctuarium suum, de quibus præceperas ne intrarent in ecclesiam tuam

L’oppresseur a étendu la main
sur tout ce qu’elle avait de précieux ;
elle a vu pénétrer dans son sanctuaire les nations
auxquelles tu avais défendu d’entrer dans ton assemblée.

La troisième leçon est spécialement belle, dépouillée, aérienne. En voici deux extraits, comme à l'habitude dans des versions chantées par des hommes et par des femmes. En extrait audio, on trouvera les hommes : la version incontournable d'Alfred Deller et de Philip Todd, puis celle de René Jacobs et Vincent Darras.

En version vidéo, on trouvera les femmes : la version des Arts Florissants chantée par les sopranos Patricia Petibon et Sophie Daneman, puis une curieuse version concert tournée en amateur en 2007 en l'Eglise Saint Nicolas d'Amsterdam, dont la prise de son restitue bien l'ambiance ecclésiale du morceau, évidemment écrit pour que les sons se réverbèrent sous les hautes voutes des églises, quelques bruits parasites de papier froissé en prime ! Les chanteuses sont Tanja Obalski et Lauren Armishaw.

Puis, pour finir, un bel extrait du film d'Alain Corneau Tous les matins du monde (1991), qui utilise le même morceau, dans une interprétation parfaite du grand Jordi Savall avec Montserrat Figueras et Maria Christina Kiehr





Leçons de ténèbres 3






mercredi 25 mars 2009

Rencontre des cultures : الشاب نجيم

Il faudra bien un jour que la société française arrive à apprécier sa proximité avec les cultures arabes à sa juste valeur. Qu'on le veuille ou non, cette proximité fait désormais partie intégrante du patrimoine culturel national hérité de l'histoire, de la géographie, des mouvements de population entre les deux rives de la Méditerranée.

En effet, dans un monde mondialisé, la familiarité avec d'autres cultures, très différentes à la base, est un bien précieux, et le cadre strictement européen bien étroit, pour une France traditionnellement monolingue et ethnocentrique.




Illustration de cette proximité, voici un clip à l'eau de rose de Cheb Najim/الشاب نجيم, un bébé franco-algérien de 24 ans. Mais qu'on ne s'y trompe pas, il est musicalement très bien entouré, sa voix est intéressante, son expérience musicale est déjà immense et il est en passe un jour de renouveler le genre raï. Le côté kitsch de l'imagerie utilisée est particulièrement attachant : tourné dans un Paris de cartes postales, il évoque à s'en amuser tous les standards du comportement amoureux en pays arabe. ريماس الفنان الفنانة




J'ai personnellement éprouvé cette proximité culturelle lors d'un séjour de découverte du travail social et éducatif aux Pays-Bas. Pendant ce séjour, les collègues néerlandais qui nous accueillaient ont amené la petite délégation française que nous formions dans une maison de quartier fréquentée pour l'essentiel par des ressortissants marocains. Les Marocains arrivaient alors en masse aux Pays-Bas, compte tenu de la fermeture progressive des frontières de tous les autres pays européens.

Au bout de quelques minutes à peine, nous nous sommes brusquement trouvés à parler français, échanger, rire, manipulant les mêmes références et les mêmes codes culturels, avec les Marocains présents, pendant que nos accompagnateurs néerlandais, manifestement ahuris, en étaient réduits à observer passivement cette scène de retrouvailles méditerranéennes que visiblement ils n'avaient pas anticipée - et nous non plus. Bref, nous étions sur la même longueur d'onde spontanément, avec des Marocains que pourtant nous n'avions jamais rencontrés, alors que nos amis bataves ne présentaient le visage que de tristes nordiques.

Nous étions ce jour là infiniment plus proches des Marocains que nous ne l'étions de n'importe quel peuple de l'union européenne... à l'exception notable des mes amis belges francophones au moins.


jeudi 26 février 2009

Percutantes percussions

Hasard des rencontres culturelles ici et là. Tout d'abord, une des découvertes de la Folle Journée de Nantes 2009, le Renegades Steelband, de Trinitad, qui arrive à jouer Schubert, Bach, et bien d'autres avec des bidons façonnés à la manière des Caraïbes. Saisissant, musicalement et au plan du symbole : la rencontre totalement réussie des mondes humains, pour une fois !



Et puis cette parade de tambours suisses incroyable elle aussi dans son genre. Je laisse le visiteur apprécier, et je remercie Jean-Paul de cette trouvaille. Il s'agit du Top Secret Drum Corps, un ensemble de fondus de percussions basé à Bâle.



jeudi 22 janvier 2009

Pêcheur de perles musicales (15) : Wir eilen...

Il était inévitable dans ce cycle "perles musicales" de venir à Bach et notamment à ses cantates, qui sont en grande partie à l'origine de ma passion pour la musique du XVIII° siècle, et qui m'ont accompagné fidèlement depuis.

Pratiquement toutes des petits bijoux ciselés à façon, dimanche après dimanche, par ce pauvre Cantor de Leipzig, dont personne n'apercevait à l'époque l'ampleur du génie, et qui se plaignait beaucoup de ce rythme effréné - une cantate tous les dimanches, vous vous rendez compte ? -, mais aussi de sa grande difficulté à trouver des voix capables de les chanter sans les massacrer. Il en a composé sans doute aux alentours de 300, dont 200 nous sont parvenues.

Pour ceux qui veulent approfondir, voici un article excellent que j'aurais aimé pouvoir écrire et qui dit tout.

Alors quoi retenir de cette énorme somme de travail ? Et bien, tout à fait arbitrairement, le deuxième air d'une des toutes premières cantates que j'ai pu écouter il y a bien longtemps, la BWV 78.


Cet air illustre la formidable capacité qu'a Bach de marier signifié et signifiant ou paroles et musique, si on préfère, l'un épaulant l'autre pour en sublimer le sens et l'harmonie. Du grand art, tout autant sensuel que cérébral.

En voici deux versions qui me plaisent bien, mais ma préférée n'est pas là : dirigée par Michel Corboz, éditée il y a... trente ans (ouf !), elle repose au fond de microsillons de vinyl noir que je n'ai pas encore su extraire en forme numérique, mais cela sera fait prochainement.

La première version est dirigée par Philip Herreweghe, chantée par Ingrid Scmithüsen, Soprano
et Charles Brett, Alto (Orchestre :
La Chapelle Royale)

La seconde est dirigée par Joshua Rifkin et chantée par Julianne Baird, Soprano et Allan Fast, Contre-tenor (Orchestre : Bach Ensemble)

Je vous passe les autres versions disponibles, fort inégales et quelquefois franchement mauvaises, compte tenu de la subtilité de l'air et de sa difficulté technique.

Wir eilen mit schwachen, doch emsigen Schritten,
O Jesu, o Meister, zu helfen zu dir.
Du suchest die Kranken und Irrenden treulich.
Ach höre, wie wir
Die Stimmen erheben, um Hülfe zu bitten!
Es sei uns dein gnädiges Antlitz erfreulich!

De nos pas faibles mais empressés
Nous accourons vers toi, ô Jésus, ô maître, pour recevoir ton aide.
Tu accordes fidèlement tes soins aux malades, aux égarés.
Ah, entends comme nos voix
S'élèvent pour implorer ton secours!
Puisse la vue de ta face où rayonne la grâce nous dispenser la joie!

Enfin, une version fantaisie, pourquoi pas, qui montre la solidité du morceau en ce qu'il résiste à ce traitement japonisant tendance manga... On aura tout entendu !









dimanche 14 décembre 2008

Folie des intégrales, la suite

Comme la sélection de lecture de la rentrée scolaire, la revue des propositions des éditeurs de musique pour la fin de l'année fait partie des rites culturels de notre société de surabondance pourtant en crise.

Que découvrons nous cette année ? Il fallait s'y attendre : une intégrale Haydn en rien moins que 150 CD et à "prix accessible" comme on dit, et par le même éditeur (néerlandais) que les autres intégrales à bas prix mais très crédibles (Mozart, Bach, Beethoven, mais aussi Brahms et Chopin), Brilliant Classics. C'est en effet le deuxième centenaire de la mort du compositeur en 2009.


Diablement tentant. Mais on l'avait déjà vu sur le blog, où trouver le temps de tout écouter ? Et encore ne s'agit-il que d'une première partie, il en reste autant à venir en 2010 et 2011, Haydn a été un musicien particulièrement prolifique.

En tout cas, il faudra expliquer le phénomène suivant : le rayon "classique" des grandes surfaces du disque fond à vue d'oeil, sans doute par défaut de clientèle. A ce rythme, sauf exception , ces rayons se résumeront à une simple étagère dans un couloir - c'est déjà le cas à certains endroits.

Pour autant, les éditeurs semblent éditer toujours plus, et notamment des intégrales complètes qui auraient couté des fortunes il y a une dizaine d'années et qui maintenant s'offrent entre 100 et 200 Euros... Quid ?

Indice d'une modification considérable de l'économie de ce secteur, le paradoxe s'explique aussi sans doute par l'irruption du classique sur internet, tant en ventes qu'en offre gratuite.

Un petit tour sur n'importe quel site de vidéo en ligne ou sur un des réseaux Peer to peer suffit à se rendre compte que les amateurs s'offrent maintenant les uns aux autres ce qu'ils ne trouvent plus ailleurs, ou ne peuvent plus s'offrir : de grandes interprétations, à comparer les unes aux autres - puisque gratuitement disponibles sans limites, de vastes intégrales, dans des formats sonores impeccables.

Mais qui nourrit encore cette poule aux oeufs d'or ??

dimanche 7 décembre 2008

Père Noël et Saint Nicolas


Père Noël et Saint Nicolas, c'est quasiment la même chose, non ? En tout cas, tout est bon, en ce début décembre, pour se faire des cadeaux merveilleux (Chacun ses sales goûts !). Et, au lieu d'œuvrer à ce blog, me voici plongé dans les délires baroques du grand siècle, dont voici juste un petit extrait.

Bon, j'y retourne maintenant : Le Grand Roy (prononcer "Roué" svp) n'attend pas !. Les esprits malicieux noteront au passage le bel exemple de flagornerie abyssale dont l'artiste était capable. Toute ressemblance avec des évènements contemporains serait purement fortuite car le pouvoir rend fou à toute époque, je le crains.


LA RENOMMÉE, SA SUITE,
LES RUMEURS ET LES BRUITS
Publions en tous lieux,
Du plus grand des Heros
La valeur triomphante.
Que la Terre et les Cieux
Retentissent du bruit
De sa gloire éclatante.
LA RENOMMÉE
C’est luy dont les Dieux ont fait choix
Pour combler le bonheur de l’Empire
François ;
En vain pour le troubler, tout s’unit,
tout conspire ;
C’est en vain que l’Envie a ligué tant de
Rois.
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
CHŒUR
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
LA RENOMMÉE
Il faut que partout on l’admire,
Parlons de ses vertus, racontons ses
exploits,
A peine y pourrons-nous suffi re,
Avec toutes nos voix.
CHŒUR
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
2
LA RENOMMÉE
Il faut le dire
Cent et cent fois.
Heureux l’Empire
Qui suit ses lois !
3.
CHŒUR DES PEUPLES DES
CLIMATS GLACEZ
L’hyver qui nous tourmente
S’obstine à nous geler :
Nous ne sçaurions parler
Qu’avec une voix tremblante.
La neige et les glaçons
Nous donnent de mortels frissons.
Les frimats se répandent
Sur nos corps languissants ;
Le froid transit nos sens
Les plus durs rochers se fendent.
La neige et les glaçons
Nous donnent de mortels frissons.


Lully, Isis, extraits
Centre de musique baroque de Versailles



samedi 25 octobre 2008

Carpe Diem ou la bonne surprise : les Noces de Figaro à l'Opéra de Lille



Divine surprise ce jeudi lors d'un court séjour à Lille et alentours : une place, miraculeusement disponible, pour assister le soir même aux Noces de Figaro à l'Opéra de Lille.

Et bien, les lillois ont bien de la chance, de pouvoir bénéficier d'une production de ce niveau : musique par le Concert d'Astrée, et les étoiles montantes du chant lyrique international servies sur un plateau d'argent... Bref, un fabuleux spectacle dans lequel il n'y a quasiment rien à jeter, dans une mise en scène transparente à la vue - les techniciens sont parties intégrantes du spectacle - et suffisamment légère pour servir tout le reste, qui en valait largement la peine.

Sur le spectacle, donc, rien à dire. Comme souvent, c'est d'ailleurs que le problème survient. On se demande si certains spectateurs - sans doute des invités qui n'ont pas payé leur place - mesurent à quel point il est exceptionnel de pouvoir bénéficier d'une telle prestation, qui coûte au demeurant tant au spectateur qu'au contribuable. Pour la première fois, hélas, pour ce type de spectacle, on a pu assister à des comportements qui témoignent du contraire : chuchotements, mouvements et bruits de toute nature pendant les arias et même, coup d'eau à boire en se passant la bouteille au beau milieu d'une scène... Du rarement vu jusqu'ici à l'opéra. Consolons nous cependant : le public du XVIII° était bien pire si on en croit les chroniqueurs !



Distribution

Hélène Guilmette (Suzanne)
Matthew Rose (Figaro)
Kate Lindsey (Chérubin)
Nicole Heaston (la Comtesse Almaviva)
Jacques Imbraillo (le Comte Almaviva)

Jean-François Sivadier (mise en scène)
Alexandre de Dardel (décor)
Virginie Gervaise (costumes)
Philippe Berthomé (lumières)
Le Concert d'Astrée, Choeur de l'Opéra de Lille, Emmanuelle Haïm (direction).


Trois mentions spéciales sur ce plateau. D'abord Kate Lindsey, qui incarne un Chérubin extrêmement crédible alors que je trouve souvent ce rôle très forcé, et, pour tout dire, toujours trop féminin dans ses attitudes. Ici, le rôle est incarné avec l'ambiguité qui convient, grâce au jeu d'acteur de cette chanteuse, qui à l'évidence a travaillé de manière approfondie une gestuelle masculine.

Ensuite, la belle voix du ténor Cyril Auvity, un français ayant fait ses classes à Lille, qui incarne Don Bazile, second rôle dans l'opéra. En quelque sorte le régional de l'étape dont il faudra suivre l'itinéraire.

Enfin, l'orchestre, magnifique de clarté et de netteté dans son interprétation, fraîche, dépoussiérée, vive... alors qu'une bonne partie des airs est archiconnue et pourrait être interprétée sans trop de recherche.


A propos d'air archi-connu, et pour se remettre la fabuleuse musique de Mozart dans l'oreille, voici l'extrait de l'opéra imaginaire consacré à l'air le plus connu des "Noces".





Voi che sapete
che cosa è amor,
donne, vedete
s'io l'ho nel cor.
Quello ch'io provo
vi ridirò,
è per me nuovo,
capir nol so.
Sento un affetto
pien di desir,
ch'ora è diletto,
ch'ora è martir.
Gelo e poi sento
l'alma avvampar,
e in un momento
torno a gelar.
Ricerco un bene
fuori di me,
non so chi'l tiene,
non so cos'è.
Sospiro e gemo
senza voler,
palpito e tremo
senza saper.

Non trovo pace
notte né dì,
ma pur mi piace
languir così.
Voi che sapete
che cosa è amor,
donne, vedete
s'io l'ho nel cor.

mercredi 15 octobre 2008

Pêcheur de perles musicales (13) : les musiques sacrées missionnaires

Quelle découverte, il y a une dizaine d'années, que ces musiques sacrées missionnaires, entendues par hasard en diffusion dans le grand magasin de musique où j'avais mes habitudes à l'époque ! un grand collier de perles du nouveau monde... Découverte musicale d'abord, que ce vrai baroque du XVIII° présentant de curieux et joyeux accents andins, qui en réhaussent incontestablement l'éclat. Le compositeur le plus éminent en est Domenico Zipoli, élève de Scarlatti, musicien jésuite missionnaire de son état qui importa la musique européenne en Amérique du Sud tout en l'adaptant au contexte local. Découverte historique ensuite, que cette histoire des "Réductions", ou missions jésuites du Paraguay, cités utopies en acte, colonisatrices et évangélisatrices des peuples guaranis, sur lesquelles il faudra revenir.
Découverte musicologique enfin : l'édition récente des musiques sacrées missionnaires est principalement l'oeuvre d'un modeste label musical, K 617, issue d'une association de promotion du baroque dont le siège est en Lorraine. Cette région a par ailleurs a de profondes attaches baroques liées au mécénat de Stanislas, qui fit venir les meilleurs à Lunéville, siège de la cour de Lorraine à l'époque où ce "Roi de Pologne" était surtout le beau-père de Louis XV . Après l'édition des musiques, le réseau créé autour de ce label, avec le soutien du conseil régional de Lorraine notamment, a entrepris plusieurs projets de restauration des orgues du nouveau monde, dont celui de Cusco , ainsi que de nombreux projets de coopération musicale avec l'Amérique du Sud. A suivre. Ci-dessous, quelques morceaux des deux premiers coffrets des musiques sacrées missionnaires, encore en vente au rayon classique (ou ce qu'il en reste) chez les vendeurs de musique ou chez les majors de la vente de musique par internet. On signalera aussi que la musique est interprétée par l'ensemble de référence en la matière, Elyma.






jeudi 4 septembre 2008

Pêcheur de perles musicales (11) : Kindertotenlieder

Pendant l'été 1901, Alma Mahler n'était pas contente du tout de voir son mari travailler sur ces "chants pour des enfants morts" après qu'il eut joué innocemment avec ses deux filles, comme si de rien n'était. Elle ne pouvait pas savoir que, quelques années plus tard, le sort donnerait foi à ce sombre pressentiment en lui enlevant l'une d'entre elles.



Les Kindertotenlieder sont pour moi parmi les pages les plus déchirantes de la musique. On a choisi le quatrième sur les cinq. Perle musicale très noire pour continuer ce cycle après une interruption estivale.

Il est très difficile pour l'instant de trouver à son goût d'autres versions que celles des monstres sacrés du lyrique qui les ont interprétées avec tant d'émotion et de maîtrise vocale. Il n'est sans doute pas aisé de faire mieux ou autrement pour des chanteurs plus contemporains : cette musique déborde de tant de force lyrique et d'authenticité qu'il faut pouvoir la contenir tout en la restituant. Notre époque factice et légère, qui a relegué la mort aux oubliettes, ne s'y prête plus guère. Il faudra chercher quand même.

On trouvera pour l'heure successivement en audio les interprétations de DietrichFischer-Dieskau et celle de Christa Lugwig, et en vidéo celle de Kathleen Ferrier. La qualité somptueuse de l'orchestration qui accompagne chacun d'entre eux - essentielle - compte aussi beaucoup peut-être dans ces choix.


Souvent, je me dis qu'ils sont juste sortis !
Qu'ils vont bientôt rentrer à la maison !
Il fait beau !
Ne t'en fais pas !
Ils font juste un grand tour !
Mais oui, ils sont juste sortis,
ils vont rentrer tout de suite !
Ne t'en fais pas !
Il fait si beau !
Ils sont partis se promener là-haut !
Ils sont juste partis avant nous,
ils ne réclameront plus la maison !
Nous irons les chercher
sur ces hauteurs !
Par un soleil éclatant !
Il fait si beau
là-haut !


Oft denk' ich, sie sind nur ausgegangen!
Bald werden sie wieder nach Hause gelangen!
Der Tag ist schön! O sei nicht bang!
Sie machen nur einen weiten Gang!

Jawohl, sie sind nur ausgegangen
Und werden jetzt nach Hause gelangen!
O, sei nicht bang, der Tag is schön!
Sie machen nur den Gang zu jenen Höh'n!

Sie sind uns nur vorausgegangen
Und werden nicht wieder nach Hause verlangen!
Wir holen sie ein auf jenen Höh'n
Im Sonnenschein!
Der Tag is schön auf jenen Höh'n!




Oft denk'ich







mercredi 30 juillet 2008

Hymne russe, hymne soviétique

Les voeux de l'année 2008 avaient été l'occasion pour le blog de se pencher sur l'hymne national soviétique/russe dans quelques versions intéressantes.

Décidément, ce puissant cantique inspire beaucoup l'internet et de très nombreuses versions illustrées s'y visionnent.

En voici deux significatives : une version Staline, une version Poutine. Marrant, non ?






mercredi 23 juillet 2008

Pêcheur de perles musicales (10) : Belle nuit, Oh nuit d'amour


Ca, c'est de la mélodie : trois notes, trois mouvements, et nous voilà bercés par le duo des voix féminines (encore un duo féminin) de la barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach.

On épiloguera pas : nous sommes dans le léger parfaitement assumé, qui ne se prend pas un seul instant au sérieux, parfait en son genre : l'Opéra-bouffe.

Deux belles versions : d'abord par deux monstres sacré(e)s, Thérésa Berganza et Monserrat Caballé. Ouf ! Et puis une version plus récente impeccable de la très sérieuse suédoise Ann-Sofie Van Otter, accompagnée de la française Stéphanie d'Oustrac.

Belle nuit
Oh nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Nuit plus douce que le jour
Oh belle nuit d'amour
Le temps fuit et sans retour
Emporte nos tendresses
Loin de cet heureux séjour
Le temps fuit sans retour
Zéphyrs embrasés
Bercez-nous de vos caresses
Zéphyrs embrasés
Bercez-nous de vos caresses
Donnez-nous vos baisers
Bercez-nous
De vos baisers
Bercez-nous
De vos baisers
Belle nuit
Oh nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Nuit plus douce que le jour
Oh belle nuit d'amour
Oh belle nuit d'amour
Souris à nos ivresses
Souris à nos ivresses
Nuit d'amour
Belle nuit
Oh belle nuit d'amour